vendredi 26 octobre 2007

Inconscience Universelle... fais nous rêver !

La conscience, c'est la vie. L'inconscience, c'est la mort. Entre les deux, c'est la souffrance.

L'inconscience a parfois des audaces que la sagesse n'a pas le pouvoir de réprimer.

Conscience collective : somme des inconsciences individuelles.

On écrit avec son intelligence et son inconscient.

L'inconscience est l'apanage de la jeunesse, mais elle ne se justifie que dans la mesure où le but vaut le risque qu'on encourt.

Inconsciemment, tous ensemble, nous avons mis des siècles à inventer l'irresponsabilité.

Un intellectuel inconscient ou démissionnaire n'est plus qu'un pauvre type.

L'inconscient se venge la nuit.

Spartacus, un mec qu'avait des c...opains!

Spartacus mena la révolte des esclaves contre Rome. A son apogée cette révolte comptait 100000 hommes.

Le Sénat fit crucifier 6000 rescapés le long de la route allant de Capoue à Rome. Ainsi finit la révolte des esclaves.

Snifff...

Mais Spartacus come back !!! Welcome !!

Un peu d'émotion...

Les paroles suivantes sont la déclaration de Ravachol, lors de son procès, en juin 1892.

Si je prends la parole, ce n'est pas pour me défendre des actes dont on m'accuse, car seule la société, qui par son organisation met les hommes en lutte continuelle les uns contre les autres, est responsable.
En effet, ne voit-on pas aujourd'hui dans toutes les classes et dans toutes les fonctions des personnes qui désirent, je ne dirai pas la mort, parce que cela sonne mal à l'oreille, mais le malheur de leurs semblables, si cela peut leur procurer des avantages?
Exemple : un patron ne fait-il pas des vœux pour voir un concurrent disparaître; tous les commerçants en général ne voudraient- ils pas, et cela réciproquement, être seuls à jouir des avantages que peut rapporter ce genre d'occupations? L'ouvrier sans emploi ne souhaite-t-il pas, pour obtenir du travail, que pour un motif quelconque celui qui est occupé soit rejeté de l'atelier? Eh bien, dans une société où de pareils faits se produisent on n'a pas à être surpris des actes dans le genre de ceux qu'on me reproche, qui ne sont que la conséquence logique de la lutte pour l'existence que se font les hommes qui, pour vivre, sont obligés d'employer toute espèce de moyen.
Et, puisque chacun est pour soi, celui qui est dans la nécessité n'en est-il pas réduit a penser :
« Éh bien, puisqu'il en est ainsi, je n'ai pas à hésiter, lorsque j'ai faim, à employer les moyens qui sont à ma disposition, au risque de faire des victimes! Les patrons, lorsqu'ils renvoient des ouvriers, s'inquiètent-ils s'ils vont mourir de faim? Tous ceux qui ont du superflu s'occupent-ils s'il y a des gens qui manquent des choses nécessaires? »

Il y en a bien quelques-uns qui donnent des secours, mais ils sont impuissants à soulager tous ceux qui sont dans la nécessité et qui mourront prématurément par suite des privations de toutes sortes, ou volontairement par les suicides de tous genres pour mettre fin à une existence misérable et ne pas avoir à supporter les rigueurs de la faim, les hontes et les humiliations sans nombre, et sans espoir de les voir finir. Ainsi ils ont la famille Hayem et le femme Souhain qui a donné la mort à ses enfants pour ne pas les voir plus longtemps souffrir, et toutes les femmes qui, dans la crainte de ne pas pouvoir nourrir un enfant, n'hésitent pas à compromettre leur santé et leur vie en détruisant dans leur sein le fruit de leurs amours.

Et toutes ces choses se passent au milieu de l'abondance de toutes espèces de produits. On comprendrait que cela ait lieu dans un pays où les produits sont rares, où il y a la famine. Mais en France, où règne l'abondance, où les boucheries sont bondées de viande, les boulangeries de pains, où les vêtements, la chaussure sont entassés dans les magasins, où il y a des logements inoccupés! Comment admettre que tout est bien dans la société, quand le contraire se voit d'une façon aussi claire?
Il y a bien des gens qui plaindront toutes ces victimes, mais qui vous diront qu'ils n'y peuvent rien. Que chacun se débrouille comme il peut! Que peut-il faire celui qui manque du nécessaire en travaillant, s'il vient à chômer? Il n'a qu'à se laisser mourir de faim. Alors on jettera quelques paroles de pitié sur son cadavre. C'est ce que j'ai voulu laisser à d'autres. J'ai préfé ré me faire contrebandier, faux monnayeur, voleur, meurtrier et assassin. J'aurais pu mendier : c'est dégradant et lâche et même puni par vos lois qui font un délit de la misère. Si tous les nécessiteux, au lieu d'attendre, prenaient où il y a et par n'importe quel moyen, les satisfaits comprendraient peut-être plus vite qu'il y a danger à vouloir consacrer l'état social actuel, où l'inquiétude est permanente et la vie menacée à chaque instant.

On finira sans doute plus vite par comprendre que les anarchistes ont raison lorsqu'ils disent que pour avoir la tranquillité morale et physique, il faut détruire les causes qui engendrent les crimes et les criminels : ce n'est pas en supprimant celui qui, plutôt que de mourir d'une mort lente par suite de privation qu'il a eues et aurait à supporter, sans espoir de les voir finir, préfère, s'il a un peu d'énergie, prendre violemment ce qui peut lui assurer le bien-être, même au risque de sa mort qui ne peut être qu'un terme à ses souffrances.

Voilà pourquoi j'ai commis les actes que l'on me reproche et qui ne sont que la conséquence logique de l'état barbare d'une société qui ne fait qu'augmenter le nombre de ses victimes par la rigueur de ses lois qui sévissent contre les effets sans jamais toucher aux causes; on dit qu'il faut être cruel pour donner la mort à son semblable, mais ceux qui parlent ainsi ne voient pas qu'on ne s'y résout que pour l'éviter soi-même.

De même, vous, messieurs les jurés, qui, sans doute, allez me condamner à la peine de mort, parce que vous croirez que c'est une nécessité et que ma disparition sera une satisfaction pour vous qui avez horreur de voir couler le sang humain, mais qui, lorsque vous croirez qu'il sera utile de le verser pour assurer la sécurité de votre existence, n'hésiterez pas plus que moi à le faire, avec cette différence que vous le ferez sans courir aucun danger, tandis que, au contraire, moi j'agissais aux risques et périls de ma liberté et de ma vie.

Eh bien, messieurs, il n'y a plus de criminels à juger, mais les causes du crime a détruire! En créant les articles du Code, les législateurs ont oublié qu'ils n'attaquaient pas les causes mais simplement les effets, et qu'alors ils ne détruisaient aucunement le crime; en vérité, les causes existant, toujours les effets en dé couleront. Toujours il y aura des criminels, car aujourd'hui vous en détruisez un, demain il y en aura dix qui naîtront.

Que faut-il alors? Détruire la misère, ce germe de crime, en assurant à chacun la satisfaction de tous les besoins! Et combien cela est difficile à réaliser! Il suffirait d'établir la société sur de nouvelles bases où tout serait en commun, et ou chacun, produisant selon ses aptitudes et ses forces, pourrait consommer selon ses besoins. Alors on ne verra plus des gens comme l'ermite de Notre-Dame-de-Grâce et autres mendier un métal dont ils deviennent les esclaves et les victimes!
On ne verra plus les femmes céder leurs appâts, comme une vulgaire marchandise, en échange de ce même métal qui nous empêche bien souvent de reconnaître si l'affection est vraiment sincère. On ne verra plus des hommes comme Pranzini, Prado, Berland, Anastay et autres qui, toujours pour avoir de ce même métal, en arrivent à donner la mort! Cela démontre clairement que la cause de tous les crimes est toujours la même et qu'il faut vraiment être insensé pour ne pas la voir.

Oui, je le répète : c'est la société qui fait les criminels, et vous jurés, au lieu de les frapper, vous devriez employer votre intelligence et vos forces à transformer le société. Du coup, vous supprimeriez tous les crimes; et votre œuvre, en s'attaquant aux causes, serait plus grande et plus féconde que n'est votre justice qui s'amoindrit à punir les effets.

Je ne suis qu'un ouvrier sans instruction; mais parce que j'ai vécu l'existence des miséreux, je sens mieux qu'un riche bourgeois l'iniquité de vos lois répressives. Où prenez-vous le droit de tuer ou d'enfermer un homme qui, mis sur terre avec la nécessité de vivre, s'est vu dans la nécessité de prendre ce dont il manquait pour se nourrir?

J'ai travaillé pour vivre et faire vivre les miens; tant que ni moi ni les miens n'avons pas trop souffert, je suis resté ce que vous appelez honnête. Puis le travail a manqué, et avec le chômage est venue la faim. C'est alors que cette grande loi de la nature, cette voix impérieuse qui n'admet pas de réplique : l'instinct de la conservation, me poussa à commettre certains des crimes et délits que vous me reprochez et dont je reconnais être l'auteur.

Jugez-moi, messieurs les jurés, mais si vous m'avez compris, en me jugeant jugez tous les malheureux dont la misère, alliée à la fierté naturelle, a fait des criminels, et dont la richesse, dont l'aisance même aurait fait des honnêtes gens!

Une société intelligente en aurait fait des gens comme tout le monde!
Ravachol

Pensées d'un Humain... à méditer...

Pour l'Anarchie !

Clos à la jouissance de notre condition, révélés à nous-mêmes et affermis en solitude, affranchis tout à la fois des idoles et de l'angoisse de leur disparition, nous sommes toujours capables de penser et de dire qui nous sommes, anarchistes !

Que notre décision soit du côté du faible, et toujours opposée à qui l'a rendu tel, que notre bras retienne qui veut mener le monde, peu compte que ce soit pour un bien ou un mal, car à nos yeux le monde n'est pas à gouverner. Le monde est à vivre. Vivre n'est pas vaincre. Vivre c'est aimer. Jamais l'anarchie ne vaincra.

Que vive l'anarchie qui ne tient pas dans un livre, mais qui entre toute entière dans un seul être humain, car l'anarchie, c'est l'anarchiste, qui vomit la doctrine et combat le pouvoir.

L'anarchiste tente une réponse au « qui suis-je ? », risque l'aventure de l'altérité. L'anarchiste n'adhère pas à un programme politique, mais à un mode de vie. En prenant le risque et le plaisir de l'ouverture de sa solitude existentielle à autrui, l'anarchiste est autre, absolument.
Il propose non pas le meilleur des mondes, mais une pensée engagée, axée sur l'idée d'humanité, une pensée consciente de la responsabilitité éthique de l'être humain en tant qu'acteur de la vita activa. Il vise une existence dont la pensée et l'action ne font qu'un. Il veut, par son action, manifester la vie humaine comme vie responsable, élevée au-dessus de l'agitation de la vie pour la vie.

Qui suis-je? La pensée engagée qui se confronte à cette question, sort de l'indécision qui paralyse l'audace, inhibe l'engagement social. Pour lever l'inertie du scepticisme général, la pensée anarchiste propose une prestation à haut risque, à savoir placer l'être humain face à ses facultés les plus extrêmes qui sont la mort et la vie. Il en va de la vision de la condition humaine.

L'être humain est mortel, sa vie lui fut offerte. On ne sait comment, mais il y a eu don. Don d'existence. L'être humain est mortel en tant qu'il est né, c'est-à-dire en tant qu'il s'est ancré dans la conscience. Cette conscience le rend différent des choses. Contrairement à elles, il n'a pas été produit, il ne peut donc être déjeté. En ce sens, la naissance est garante de la dimension éthique de l'être humain, chaque naissance dit à la fois et diversité et unicité, et humanité.

L'être humain, qui n'a pas été produit, n'est pas davantage un outil de production. On ne peut réduire l'être humain à l'une de ses facultés. L'être humain, qui n'est ni une chose, ni un outil, déborde sa propre dimension physique. On ne peut donc ni le saisir, ni le détruire. Pourtant la femme et l'homme sont avec les déchets alentour des grandes villes, balancés aux catastrophes comme des bidons de rien, on les nie d'un seul mot, on les écrase d'une seule main. On ne nous apprend rien sur le meilleur des mondes.

Dans sa dimension sociale, l'anarchiste fait l'expérience de l'altérité en faisant celle de la faiblesse. Il touche aux coins de gale, fait sienne la vie friable de ceux que l'on néglige, à qui l'on fait violence. L'anarchiste qui ne méconnaît ni la finitude, ni la naissance, mais hostile à toute pensée subjective qui présuppose une maîtrise de la vérité, garde l'être humain au cœur de son esprit, et pose les plus faibles au milieu de sa vie.

Nous ne sommes pas des communistes, ni des individualistes. Ni camarades, ni citoyens. Nous sommes les anarchistes. Ne soumettons pas aux deux tyrans humains, d'abord à la doctrine qui est folie du monde, ensuite à la paresse qui est mort de l'intelligence, la souveraineté de notre décision.
Que notre décision soit du côté du faible, et toujours opposée à qui l'a rendu tel, que notre bras retienne qui veut mener le monde, peu compte que ce soit pour un bien ou un mal, car à nos yeux le monde n'est pas à gouverner. Le monde est à aimer. Aimer n'est pas régir. Jamais l'anarchie ne règnera.
Vive l'anarchie !

Philippe Rahmy (Suisse)

ACTION DIRECTE ou Histoire de Courage...


Jean-Marc Rouillan


Jean-Marc Rouillan avait 16 ans en 1968. Bien qu'issu d'une famille de gauche, il n'était pas très politisé. Selon lui, c'est peut-être ce qui lui a permis de s'engager dans la révolte anti-totalitaire sans à-priori. En quelques mois, un moment d'apprentissage très intense où l'action directe était un quotidien dans la volonté des comités d'occupation des usines, dans les grèves des loyers, la lutte contre l'Etat policier ... Toulouse où il vivait fut certainement l'ultime capitale des "rouges" -le nom donné aux Républicains espagnols pendant la guerre civile. Eux et leurs enfants formaient l'épine dorsale du mouvement ouvrier. En 1970, son groupe est passé aux interventions armées en Espagne, Le Mouvement Ibérique de Libération (MIL) agissait comme un réseau armé de résistance antifasciste et simultanément cherchait à développer une praxis anticapitaliste correspondant à l'époque : auto-organisation, critique radicale, anti-révisionnisme et contre toute collaboration avec les forces bourgeoises "démocratiques".
Le MIL s'auto-dissout et après une répression féroce ayant détruit toutes les structures en Catalogne, Jean-Marc s'engage dans les Groupes d'Action Révolutionnaire Internationaliste (GARI). Avec eux, il mène des actions contre les représentations du franquisme et ses suppôts capitalistes en Belgique, Hollande, Italie, France. Il y est arrêté en 1974 et amnistié par Giscard d'Estaing peu de temps après la mort de Franco (début 1977). Il sera arrêté en septembre 1980 avec Nathalie et amnistié de nouveau en 1981.
Août 1982, suite à l'intervention israélienne au Liban, Action Directe revendique le mitraillage du véhicule du chef de la sécurité de l'ambassade d'Israël et des actions contre des sociétés israéliennes. Après un attentat massacre contre un restaurant juif (Goldenberg), rue des Rosiers à Paris, le pouvoir orchestre sa propagande contre-révolutionnaire à travers les médias. Dans un interview au journal Libération, Jean-Marc exprime la justesse du mitraillage contre le chef de la sécurité et condamne les attentats massacres. Le conseil des ministres ordonne alors la dissolution d'Action Directe. Visant à isoler les militants de l'organisation, des perquisitions ont lieu dans le milieu des squats et chez les révolutionnaires connus. Jean-Marc devient clandestin.
Jean-Marc Rouillan
1829 MC Lannemezan
204, rue des Saligues
65300 Lannemezan


Régis Schleicher

Régis Schleicher
9484 QI 129
Centre pénitentiaire de Clairveaux
10310 Ville sous la ferté
Condamné à la prison à perpétuité. Après une tentative d'évasion, il prend 10 ans de plus... pfff, y'a des fois on s'demande quand même où est le bon sens dans notre système non ?

Nathalie Menigon


Nathalie Menigon est née en 1957 dans une famille ouvrière. En 1975, elle devient employée de banque, Syndiquée à la CFDT suite à une grève, puis évincée du syndicat, elle rejoint un groupe communiste autonome, "Camarades". A l'instar de certains idéologue italiens tel Toni Négri, ce groupe prônait la révolte sociale anticapitaliste et anti-impérialiste et apportait son soutien à la guérilla italienne. Nathalie participe aux réflexions, manifestations de l'autonomie parisienne et mène en même temps une réflexion sur la nécessité du combat armé.
En 1978, avec des camarades, dont Jean-Marc Rouillan, elle fonde l'organisation communiste révolutionnaire Action Directe. Il s'agit de combattre concrètement le système capitaliste, impérialiste et de promouvoir l'organisation de la classe prolétarienne et sa stratégie opérationnelle : la lutte armée - mitraillage du siège du patronat français, le 1er mai 1979, explosions de sièges de groupes immobiliers, d'organismes exploitant des travailleurs immigrés, mitraillage du Ministère de la Coopération (ou ministère des ex-possessions françaises d'Outre-mer, tout spécialement en Afrique), etc.,
En septembre 1980, elle est arrêtée après une fusillade avec la police. François Mitterrand, élu président en mai 1981, sera contraint par une mobilisation générale (grèves de la faim, manifestations, ...) de libérer les prisonniers politiques. Libérée en septembre 1981, Nathalie reste inculpée de tentative d'homicide sur des policiers. Elle participe à la reconstruction des structures clandestines, ouvre des squats, soutient des camarades turcs, réfugiés en France après le coup d'Etat dans leur pays (1980), etc.
En 1982, elle a un grave accident de voiture en ramenant de Bruxelles des affiches contre le sommet du G7 à Versailles. En août 82, alors que Nathalie est convalescente, la chasse est ouverte contre Action Directe. Nathalie passe à la clandestinité.

Nathalie Ménigon
Centre de détention-quartier femmes
Chemin des Anzacs
F 62451 Bapaume Cedex

Georges Cipriani

Georges Cipriani est né en 1950 dans une famille d’ouvriers. A la fin des années 60, il travaillait comme fraiseur dans « l’artillerie » de Renault, un atelier de machine-outils. « Le travail bouffe la vie...Donc, si il existe un besoin réel de dépasser le salariat et de s'abolir comme prolétariat pour se réapproprier du temps, sa propre vie, alors ce besoin et ce savoir viennent bien de ce vécu lui-même où, sans discussions profondes, temps et vie sont écartés d'un geste - le geste auquel contraint la cadence ou la machine elle- même. » Ainsi décrit Georges son vécu de cette époque dans une interview de 2004. Il combattait comme militant révolutionnaire dans le comité de base de « l’Ile du Diable » (une partie du siège de Renault à Boulogne-Billancourt) lors de l’assassinat de Pierre Overnay, qui avait, militant communiste lui aussi, distribué des tracts aux portes de l’usine (25 février 1972). La forte mobilisation, les discussions, les grèves spontanées qui ont suivi l’assassinat furent un tournant pour Georges. Soudain, des décisions importantes devaient être prises, contrairement à la vie impuissante à laquelle il avait été destiné. « Et en ce jour de Février 1972, j'avais comme perspective devant moi encore á peu prés, jusqu'á la retraite, 43 ans de pas grand chose á décider.» Métro, boulot, dodo… Les dix années suivantes que Georges a passé à Francfort furent remplies d’activités multiples depuis les dernières démonstrations contre la guerre du Vietnam, en passant par le mouvement contre la piste d’envol Ouest à l’aéroport de Francfort et les actions contre les néo-nazis, jusqu’à (entre autres) la lutte pour la survie quotidienne dans une existence précaire. Il lit les situationnistes, Sartre et Hegel, approfondit Marx et d’autres « classiques » et s’occupe de la révolution russe et de la guerre civile espagnole. Il observe l’individualisme et la désorganisation croissants de la nouvelle Gauche en Allemagne Fédérale et son figement dans l’ornière du parti des Verts.
Il retourne en France au début des années 80 et devient membre d’Action Directe. « On ne se réalise que dans la décision de s'abolir de sa condition. » dit Georges en 2004. Et, quant aux conditions de sa décision d’alors : « Bien que d'ici, la prison, avec le système cellulaire individuel 24 heures sur 24, l'enfermement et pour ainsi dire le vécu d'une prise de corps avec l'arrestation, il me soit aujourd'hui difficile d'appréhender encore ce que sont individualisme et individualisation - si je me rappelle ce que ces termes recouvrent et ce que cela signifie comme combat conditionné contre le négatif de ces aspects et leurs expressions, telles que l'inconstance et l'inconséquence, dérive et louvoiements, recherche et besoin de présence autre, l'étroitesse renouvelée des couples et besoin de possession, flirts, fixation amoureuse, ennui et spleen, la souffrance et le revenu stéréotypé du quotidien, alors ce combat, je pense dire, fut moteur dans le qui me fit rejoindre A. D. et la volonté, le désir et la décision par la connaître, vivre et partager une collectivité, la tisser - bref, de découvrir dans la pratique ce que peut signifier s'organiser concrètement et quitter ainsi les gardes-fou de l'individualisme. Des lendemains assurés. »

Georges Cipriani
49, Rue de la 1ère armée
F 68190 Ensisheim


Joelle Aubron

Née en 1959 et regardant mon histoire politique, je mets comme l'un des éléments fondateurs le fait d'avoir vécu enfant chaque pied dans un contexte social différent -d'un côté la bourgeoisie française traditionnelle, de l'autre les écoles et autres rencontres d'un quartier populaire de Paris. Ce décalage rendait visible l'inégalité sociale. Ce n'était pas bien sûr une démarche politique, juste le sentiment d'être née, par hasard, du bon côté du manche. Ainsi une réforme de l'enseignement qui pénalisait les plus pauvres par une sélection précoce a été ma première occasion de manifester mon rejet des inégalités.
Après, il y a tout un parcours à travers d'autres mobilisations, des conditions de vie précaires puisqu'à 18 ans j'étais partie de chez mes parents, des rencontres -"avec" la répression aussi ! Ainsi autant de moments pour devenir pleinement consciente de la nature réelle de ce système "démocratique", de l'exploitation qu'il génère, de la domination qu'exerce le centre impérialiste sur la périphérie, Utiliser la lutte armée me semblait tout à fait nécessaire pour qu'avance un processus révolutionnaire. Je ne me suis pourtant pas tout de suite intégrée à une organisation politico-militaire. Quand en 1982, j'ai été arrêtée avec un camarade de l'organisation, sortant d'un boxe où les flics disaient avoir trouvé des armes, je ne me suis pas présentée comme une militante d'Action Directe, Et c'est en prison, que la nécessité de la stratégie que seule permet un tel outil organisationnel est pleinement devenue mon évidence. Quand je suis sortie (1984), j'ai milité un an de manière légale : soutien aux prisonniers de l'organisation, librairie militante, journal. Au bout de cette période et à cause de la répression s'aggravant, le seul choix me semblant conséquent avec ma réflexion était l'illégalité.

jeudi 25 octobre 2007

L'éducation ne tient qu'à Nous !

A PROPOS DE LA LOI DITE D’AUTONOMIE DES UNIVERSITES
lundi 15 octobre 2007

La bourgeoisie UMPiste méprise le petit peuple et l’appauvrit. Elle le lui fait savoir en s’octroyant plus de privilèges, notamment la loi sur les cadeaux fiscaux.
La loi d’autonomie des universités a été votée peu de temps avant et elle pose de nombreuses questions dont celles-ci :
  • le service public est-il la propriété de l’Etat, de groupes constitués ou de ses employés ?
  • le service public défend-il l’intérêt de minorités privilégiées ou corporatistes ?
  • le service public et son statut induisent-il une politique de service public ?

Il ne sert à rien d’incanter la défense du service public sans répondre à ces questions. Selon nous, un service public doit être une propriété sociale et collective, qui de fait appartient à tous. Il se doit d’être réellement démocratique, c’est-à-dire sous le contrôle de la population. Il acte une politique d’intérêt général qui garantit l’accès à tous aux besoins fondamentaux (logement, santé, transport, éducation, etc.) et pratique l’égalité de traitement. Hélas, les dits services publics sont utilisés par l’Etat comme l’instrument d’une ségrégation sociale : radiation ANPE, exclusion et non attribution au logement, difficulté de prise en charge de la santé, sélection (restriction des bourses par exemple) et formatage scolaire, ainsi que la recherche publique orientée par les besoins des firmes capitalistes (OGM, nucléaire, armement, biométrie et traçabilité ...).


La loi d’autonomie des universités n’est pas conforme à la vocation d’un service public : elle doit être combattue. Mais ne limiter la bataille qu’à cet aspect est une impasse qui nous conduira à défendre une université déjà dégradée par les mesures gouvernementales antérieures (rappelez-vous de la loi Jospin en 1989 en autres). C’est une illusion en outre qui ne résoudra en rien les problèmes de l’existence quotidienne de la plupart des étudiants et des personnels, dans toutes ses composantes. Ce serait s’enfermer dans le piège du corporatisme qui feint d’ignorer que le pouvoir oppose les étudiants, les étudiants salariés, les salariés du public et du privé, les intérimaires, les chômeurs et les bénéficiaires des minimas sociaux, etc. Ce qui lui permet de récupérer ce qu’il a momentanément concédé à certains.


D’après nous, les attaques que nous subissons sont le fait d’une logique globale qui est produite par le système capitaliste. Il ne sera défait que par une critique idéologique de fond, cernant les tenants et les aboutissants des problématiques sociales par le refus du corporatisme et de son piège de la pensée slogan génératrice de revendications de surface. Pour ces raisons, la mobilisation ne peut se limiter qu’à la loi d’autonomie des universités. Il est nécessaire de poser des revendications unifiantes qui permettront une véritable convergence des luttes. Nous devons éviter également d’être pris dans les querelles des organisations. Ces dernières ont libre droit de s’exprimer. Cependant, elles n’ont pas à s’approprier la lutte, surtout que l’immense majorité des personnes concernées sont en dehors de celles-ci. Le gage d’efficacité, d’unité, de démocratie et de massification passe par la mise en place d’un comité ouvert à tous (lycéens, étudiants, travailleurs, intérimaires, chômeurs ...), comme ce fut le cas et avec succès lors du mouvement contre le CPE/CNE. Ce qui se déroule à l’université, à l’hôpital, à l’ANPE ... (c’est-à-dire chacun des services publics) nous concerne tous. Aucun syndicat et parti n’ont à décider à notre place. C’est tous ensemble que nous construirons la lutte et créerons un véritable rapport de force contre la politique du gouvernement.

mercredi 24 octobre 2007

Oaxaca, histoire d'une révolte sociale

Contexte :

Ulises Ruiz Ortiz s’est imposé comme gouverneur à travers la fraude électorale la plus coûteuse et scandaleuse de l’histoire récente de l’État fédéral de Oaxaca, Mexique. Il a essayé de remplacer sa non-légitimité par des attitudes autoritaires et antidémocratiques telles que l’annulation de fait des garanties constitutionnelles de libre-circulation, de manifestation, de droit de grève, d’organisation et d’expression, ainsi que la violation systématique et permanente des Droits de l’homme. En témoignent diverses déclarations et recommandations émises à son encontre par des organismes de défense des droits de l’homme à l’échelle fédérale, nationale et internationale, qui ont été systématiquement ignorées. L’un des derniers cas, parmi les plus notables, est celui qu’a exposé la Commission Civile Internationale d’Observation pour les Droits de l’homme (CCIODH), composée par des citoyens de douze pays de la Communauté Européenne et Amnesty International.
Les agressions du gouvernement de Ulises Ruiz Ortiz contre le peuple de Oaxaca ont été multiples : il a divisé et affronté des centaines de communautés indigènes ; il a destitué des autorités municipales nommées par les communautés elles-mêmes afin d’en imposer d’autres qui pouvaient garantir l’hégémonie de son parti, le PRI ; il a détruit une grande partie du patrimoine culturel de la capitale de l’État fédéral contre la volonté de ses habitants ; concernant les communautés indigènes les plus pauvres de l’État, il a systématiquement refusé d’apporter une réponse à leurs besoins de base, indispensables à leur survie, tels qu’eau potable, salles de classe, électricité, voies d’accès, centres de santé et soutien à la production ; les enseignants en grève, appuyés par les familles de leurs élèves, ont été agressés et emprisonnés, leurs demandes légitimes ont été refusées : augmentation de leur salaire en fonction du coût de la vie à Oaxaca, petits déjeuners, chaussures, uniformes et livres pour les élèves ; les femmes qui ont participé à la grève des instituteurs et aux manifestations populaires des enseignants ont été agressées même quand elles étaient enceintes, ce qui a provoqué des fausses couches ; beaucoup ont été emprisonnées, violées ou assassinées.


Ulises Ruiz Ortiz a fermé les bureaux du journal « Noticias », l’unique quotidien qui ne se soit pas soumis à ses buts, sans que les plaintes et les déclarations de soutien d’organismes de journalistes et de défense des Droits de l’homme, nationaux et internationaux, n’aient obtenu le retour du droit à l’information et à la liberté de la presse dans l’État fédéral de Oaxaca.


Les peuples et les organisations indigènes, populaires et d’enseignants qui se sont opposés à tant d’actes arbitraires, ont été réprimés, leurs dirigeants de base parmi lesquels de nombreux enseignants, ont été poursuivis et emprisonnés ; le pouvoir n’a pas hésité à manipuler la loi pour créer de toute pièce et leur imputer des délits qu’ils n’ont jamais commis ; des dizaines de militants ont été et se trouvent encore en prison. Dans des cas extrêmes, les dirigeants ont même été assassinés par des sbires du gouvernement de Ulises Ruiz, ces derniers recevant en récompense des mandats de députés ou des postes dans les structures du gouvernement de l’État fédéral.
Dans sa stratégie de la terreur, Ulises Ruiz a formé des groupes civils d’assassins qui ont semé la terreur dans les communautés et les organisations syndicales et communautaires qui dénoncent la barbarie gouvernementale.




Chronologie d'un feu qui court...



De l'année 2006



22 mai : 70 000 instituteurs de Oaxaca se mettent en grève. Le centre de la capitale est occupé. 20 000 grévistes et leur famille campent autour de la place principale.

14 juin : 2 000 policiers attaquent le campement à l'aube. Trois heures plus tard, les instituteurs, soutenus par la population reprennent le contrôle de la ville.



2,7 et 16 juin : des marches pacifistes rassemblent plus de 800 000 manifestants.



Fin juin : les occupations de mairies se multiplient, suivies d'expulsions des maires et conseils municipaux. On ferme les administrations et on réquisitionne les véhicules officiels.


2 juillet : Election présidentielle. Le PRI est balayé dans les urnes. Il monnaie son soutien au candidat de droite. Le candidat de gauche, qui était favori, dénonce une fraude et mobilise ses partisans.



17 juillet : blocus des hôtels et complexes touristiques. La Guelguetza, fête indigène devenue foire commerciale, est annulée. Une Guelguetza alternative sera célébrée avec succès. Le ministre du tourisme parle d'une catastrophe "comparable à l'ouragan Wilma".



23 juillet : manifestastion contre le mitraillage de Radio Universidad. Six paysans sont placés en garde à vue. Après les avoir libérés, la foule saccage le commissariat et danse dans la rue.



27 juillet : l'APPO (Asamblea Popular de los Pueblos de Oaxaca) demande au Sénat de destituer le gouverneur qui affirme que "Oaxaca est en paix". Tentive flagrande d'étouffement.



1er août : une manifestation des femmes armées de casseroles occupe la radio-télévision officielle.



3 août : des hommes masqués tirent à la kalachnikov sur les locaux de la télé occupée.



9 août : meurtre de 3 indiens de l'APPO. Arrestation de 2 leaders de l'APPO, accusés de rébellion. 3 instits sont enlevés par des inconnus et torturés dans un commissariat.



10 août : manifestation réclamant la libération des 3 instituteurs. Des barbouzes ouvrent le feu : 3 morts. Un site internet appelle au meurtre des figures de l'APPO.



16 août : les organisations patronales supplient le président Fox d'intervenir, parlant de "dégâts économiques à effet domino".



17 août : grève civique des syndicats de la santé, des télécommunications, de l'université et des services municipaux. Tentative d'arrestation du leader de l'APPO : les policiers sont giflés, désarmés puis livrés aux autorités.



21 août : des paramilitaires expulsent les occupants de la télé officielle. Dans les heures qui suivent l'APPO investit 12 radios commerciales.



22 août : un "convoi de la mort" parcourt les rues et tire sur les radios occupées : 2 morts. Des dizaines de barricades se dressent pour empêcher les tueurs de circuler.



23 août : le procureur génréla accuse l'APPO d'être un mouvement de guérilla urbaine.

25 août : de mystérieux guérilleros distribuent des tracts soutenant l'APPO, la mobilisation anti-fraude et l'EZLN... Effet immédiat : l'armée patrouille la zone et intimide les assemblées de l'APPO.



30 août : le quotidien "La Jornada" révèle que 1200 hommes de main s'entraînent dans 2 casernes du centre du pays en vue d'intervenir contre les mouvements d'insurrection civile.



31 août : les travailleurs de la santé sont en grève depuis 2 semaines.



1er septembre : Manifestation de très grande ampleur, l'APPO réclame un soutien plus actif de l'EZLN (des Zapatistes). "Les rues puent la sueur d'Indien et le graffiti Anarcho-punk", écrit un journaliste.



Le 25 novembre 2006, le gouvernement de l’État fédéral a utilisé les forces de police et l’armée fédérale pour organiser la répression la plus brutale qu’Oaxaca ait jamais connue et qui s’est soldée par l’arrestation de plus de 350 personnes – parmi lesquelles des femmes, des enfants et des personnes âgées – qui ont été transférées vers des maisons d’arrêt de « haute sécurité », en réalité des centres de torture officiels. 63 personnes sans défense ont été assassinées, de nombreuses personnes, hommes et femmes, ont été violées, il y a environ 50 disparus, 500 ordres d’arrestation sont maintenus à l’encontre de militants pour motif politique, et une violente répression s’est déchaînée contre les représentants de communautés indigènes, d’enseignants, de femmes et d’autres groupes sociaux qui développent une activité publique et ouverte, les obligeant à se cacher ou à s’exiler hors de l’Etat fédéral de Oaxaca.
Malgré la Clause Démocratique qui régit les accords commerciaux de la Communauté Européenne avec les autres économies du monde, certains pays de l’UE sont passés outre et ont avalisé de manière indirecte le comportement antidémocratique et les violations des Droits de l’homme dont se rend coupable le gouvernement du Mexique et de Oaxaca.


Chiapas

REACTIVATION DES GROUPES PARAMILITAIRES

ET PRESSION SUR LES COMMUNAUTES ZAPATISTES



Depuis la fin de l'année dernière, la tension au Chiapas a considérablement augmenté avec une offensive généralisée des groupes paramilitaires. Quasiment toutes les régions sont touchées. Que cela soit par les paramilitaires de l'Union Régionale Paysanne Indigène (URCI), ceux de l'Organisation Pour la Défense des Droits des Indigènes et des Paysans (OPDDIC) ou encore l'Union des Ejidos de la Forêt (UES), l'objectif reste le même: pousser les Zapatistes à quitter les terres qu'ils ont récupéré lors du soulèvement de 1994.

Pour l'article complet, lire NO PASARAN n°59, mai-juin 07.

mardi 23 octobre 2007

lundi 22 octobre 2007

Bienvenue à toutes et tous sur le blog du SCALP,
Section Carrément Anti Le Pen de Dijon.

Ici nous pourrons échanger sur nos idées autant que cela vous plaira car s'il y a bien une "devise" que l'euro ne pourra jamais concurrencer est bien "Solidaire Egalitaire Libertaire".
Le SCALP est une organisation qui a de nombreux visages parce qu'elle a de nombreuses luttes. De l'anitfascisme à l'antisexisme en passant par l'anticapitalisme, la section se veut de tous les combats contre ceux qui ne respectent pas l'Humain, et ce de manière radicale.