mardi 12 février 2008

Résistances ! Pour un front social anticapitaliste et alternatif

Dans tous les pays occidentaux la gangrène populiste a gagné les gouvernements à tour de rôle : Berlusconi en Italie, Bush aux Etats-Unis, Aznar en Espagne. Partout la bourgeoisie s’est dotée de nouveaux instruments de domination et de contrôle des populations pour assurer son pouvoir. S’en prendre à ces derniers en les traitant de "fascistes" ne nous sera d’aucun secours. S’il faut analyser nos réalités au travers des faits historiques il ne faut pas les restreindre à ces derniers. Le populisme peut conduire au fascisme mais n’est pas le fascisme. Car la défaite du mouvement ouvrier et des forces progressistes a été acquise sans avoir besoin de recourir à des "forces barbares".
Lorsque c’est constitué dans les années 80, le mouvement antifasciste radical, ce dernier affirmait qu’il ne fallait pas en rester à une dénonciation morale du développement des valeurs d’extrême droite, mais lutter pied à pied politiquement pour dénoncer cette dernière comme le fer de lance d’une attaque globale contre le mouvement ouvrier et ses valeurs. Puis dans les années 90, c’est autour de la nécessité d’une Alternative capable d’opposer des valeurs positives que a évolué le mouvement antifa car comme l’avait très bien écrit Daniel Guérin dans son livre Fascisme et Grand capital : "L’antifascisme ne triomphera que s’il cesse de traîner à la remorque de la démocratie bourgeoise. Défions-nous des formules "Anti". Elles sont toujours insuffisantes, parce que purement négatives. On ne peut vaincre un principe qu’en lui opposant un autre principe, un principe supérieur". Alors le mouvement antifasciste doit aujourd’hui plus que jamais s’affirmer comme un mouvement politique global, alliant résistances et alternatives, créateur de nouvelles expériences et actions militantes.
Parce que la rue et les mouvements sociaux sont les plus sûrs garants pour forger les rapports de force avec le Capital et le libéralisme au vue de l’échec électoral de la gauche de la gauche, il va nous falloir prendre le temps de reconstituer et reconstruire des projets politiques, capable de fédérer et de proposer de nouvelles utopies. En effet, comme on l’a vu c’est bien sur une adhésion à un projet que c’est fait la campagne autour de Sarkozy à la grande différence de Royal. La gauche est totalement en panne d’alternatives, allant jusqu’à reprendre des thèmes comme celui de l’Entreprise, de la valeur Travail oubliant que cette dernière signifie exploitation, aliénation et précarisation, de la Nation (le drapeau et la marseillaise), du Sécuritaire, etc. qui sont ceux de la droite. Si la question sociale est essentielle, nous pensons que la question Ecologique est une question centrale aujourd’hui ; le mouvement social doit absolument l’intégrer dans toutes ses dimensions. C’est autour du Partage des Richesses, de leur réappropriation par la société (travailleurs comme non travailleurs) que doivent se construire les revendications. Cette rupture est indispensable et il est temps de faire fructifier ses idées au niveau des syndicats et des associations qui luttent contre le libéralisme. En faire l’économie c’est se refuser à préparer d’autres Futurs.
Parce que les attaques contre les dernières conquêtes sociales et la répression - déjà en cours lors des manifs anti-Sarko du 2e tour - ainsi que la division entre les opprimés risquent d’être à l’œuvre très rapidement, la constitution d’un Front social anticapitaliste entre groupes libertaires, syndicats de combat (SUD, CNT), groupes politiques de la “gauche de la gauche” pourrait permettre d’organiser une résistance combattive. Cette convergence devant se faire dans le respect de chaque composante.

mercredi 6 février 2008

C'est pour notre bien...

La vidéosurveillance bientôt au centre ville de Dijon

François REBSAMEN, Maire de Dijon, a annoncé dans le journal Le Bien Public du 21 septembre dernier qu'il souhaitait équiper le centre ville en système de vidéosurveillance dès l'année prochaine.Cette annonce a été faite lors de la présentation du bilan à la presse dans le domaine de la vidéosurveillance sur le réseau de bus DIVIA. En effet, François REBSAMEN a respecté ses engagements puisque la quasi-totalité des bus de DIVIA sont désormais équipés en vidéosurveillance (soit environ 200 bus). Entre 2005 et 2006, on a pu constaté une baisse de 30% du nombre d'agressions sur le réseau de bus du Grand Dijon.
La mise en place de la vidéosurveillance en centre ville contribuera à améliorer la sécurité de tous les Dijonnais.
Évidemment, on trouvera toujours les citoyen·ne·s modèles qui n’attendent que ça, au nom de leur protection contre les pervers, les méchants, les pauvres et les moches qui envahissent nos rues si belles. Du coté politique institutionnel, personne à Dijon ne semble s’être alarmé, ni même interrogé tout haut sur le processus en route de contrôle à tout va, d’intrusions permanentes dans nos vies pour notre plus grand bien. Le consensus sécuritaire règnerait-il de tous bords ? Heureusement, à l’annonce de la décision du Conseil municipal, un certain nombre de dijonnais-e-s ont décidé de se mobiliser coûte que coûte contre l’installation des caméras, notamment par le biais des assemblées populaires.
Dans sa lettre aux commerçants annonçant la bonne nouvelle, François Rebsamen évoque bien les problèmes éthiques potentiels posés par l’installation de vidéosurveillance. Ouaaais ! Mais c’est pour balayer immédiatement la question d’un revers de main, par l’évocation rassurante d’un Comité d’Éthique. Ah, bon, aucune inquiétude à avoir, alors ! S’il y a un comité d’éthique, nous n’avons plus besoin de nous inquiéter pour notre vie privée, des experts s’en chargent à notre place. Confiance donc... Comme d’hab’, on prône la démocratie participative et autres leurres et on crée un comité d’éthique après que la décision ait été prise et financée sans aucun débat public préalable. Inutile de dire que ce comité d’éthique n’aura aucun pouvoir pour empêcher l’installation des caméras.
Alors, laisser faire ou agir ?!!!!!