
Ce
dossier va probablement faire parler de lui, tant il est explosif pour
la mouvance identitaire locale. Avec comme point de départ, « la Caborne
» près de Besançon. Il s’agit d’un des sites centraux de
l’extrême-droite radicale franc-comtoise, pourtant cette structure est
anonyme pour l’immense majorité de la population. Et pour cause,
puisqu’elle avance totalement masquée, de par une méfiance sectaire et
une présentation de façade incroyablement fallacieuse. Avec un nom en
référence à un genre d’habitat typique du coin, c’est une association
solidement retranchée dans un local à deux pas de la capitale comtoise,
mais impossible à aborder pour les non-initiés, et déclarant une
existence alliant le plus noble amour régional et populaire à
l’écologisme, sur fond d’autogestion et d’adhérence libertaire.
Pourtant après de plus âpres recherches, des investigations
minutieuses sur le web, dans les dossiers antifascistes, et sur place,
elle apparaît bien comme la planque d’ultranationalistes radicaux, aux
discours xénophobes et violents, dont les dirigeants évoluent au sein de
la section locale du « Bloc identitaire » avec la compagnie de
plusieurs autres
formations
groupusculaires gravitant autour. Aujourd’hui, ce repère tente de
prospérer et d’émerger peu à peu en touchant une population plus large
que les seuls convaincus, avec l’exhibition de valeurs et d’objectifs
rôdés pour sembler respectables au plus grand nombre, mais aussi en
proposant des activités sociales, sportives, artistiques, et
gastronomiques.
Pire que cela, les motivations de ses fondateurs semblent de
constituer à terme un bastion « 100% identitaire » comme ils espéraient
le faire dans leurs projets antérieurs. Cette enquête, menée avec une
rigueur et une précision particulièrement soignées, réussit à « faire
tomber » l’ensemble de la mouvance sur la région Franche-Comté, mais
également à mettre en cause une bonne partie de la Bourgogne voisine,
dont les liens étroits entretenus sont devenus suffisamment intéressants
pour également les mettre dans un lot spécial « révélations détonantes.
» Avec cette fois l’association « des Racines et des Elfes » qui cache
la reprise de la « Desouchière », ainsi que ses divers groupes
identitaires annexes. Attention la lecture sera longue – d’ailleurs un
résumé
est disponible ici -, mais, et c’est promis, bien savoureuse.
Internet, là où tout commence.
Le logo de la Caborne (site de la Caborne).
Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais moi j’aime bien ma
région. En surfant comme souvent sur la toile sans quête particulière,
je tombe un d’ses jours fortuitement sur « la Caborne. » Et pas les
petites maisonnettes comtoises que l’ont peut admirer au
musée de Nancray,
non non, il s’agit bien d’un site dédié à un mouvement de défense des
intérêts locaux. Histoire, culture, gastronomie, et événements de la
structure, tout y est traité avec un cadre et un style qui fleure bon
l’amour de la Franche-Comté sans autre arrière pensée que la passion la
plus sincère. Aucun signe, propos, ou tout autre élément, ne
compromettent dans un sens ou dans un autre, à fortiori politique, cette
belle image. L’ambiance ne peut même que sembler conviviale, festive,
enrichissante, les rendus chantant les gueuletons et autres soirées jeux
de société bon enfant. Quoi de mieux pour un « enfant du pays »
sensible à la cause comme moi ?
Tout naturellement je décide alors de m’y attacher un peu plus. L’on
se rend compte tout de suite comme pour une bonne surprise
supplémentaire, que la Caborne ne manque pas d’être développée. Le
mouvement, son local, et ses activités, y sont décrits comme une
démonstration d’une des rares réussites d’établissement à connotation
strictement locale. Il s’agit d’
une vaste maison autogérée,
disposant d’un coin lecture/jeux-vidéos, d’une salle à manger plutôt
spacieuse, d’un salon-détente, ainsi que d’un petit bar fourni des
divers apéritifs régionaux.
Pas mal d’animations sont proposées, comme des randonnées, des journées cinéma, et même un projet de coopérative agricole.
Un journal mensuel
est disponible afin de parler d’une mémoire, d’un terroir, et des
activités du groupe. « Le Petit comtois » comme il se nomme, est certes
réservé aux adhérents, mais entièrement gratuit pour ceux-ci.
Montage de différents aspects de la Caborne (site de la Caborne).
Comble de la structuration accomplie, la Caborne a même fait l’objet d’une
déclaration officielle
en préfecture du Jura au titre des associations. Parue fin janvier
2013, je la retrouve facilement sur le web après une recherche Google.
Avec pour objectifs de « développer des actions humanitaires, sociales,
écologiques, culturelles, pédagogiques, de défense des identités
locales, européennes et mondiales. » Et un siège social situé à
Salins-les-Bains. Une présentation
mieux détaillée sur leur blog
: « La Franche-Comté, c’est un peuple. Un peuple enraciné dans une
histoire comme tant d’autres peuples de France et d’Europe. Des gens
naissent en Franche-Comté ; y vivent ; parfois toute leur vie. Pour eux,
la Franche-Comté c’est le lieu de leur histoire personnelle reliée à
celle d’un destin collectif. À chaque village et ville, chaque forêt,
chaque rivière ou source, ils ont un souvenir. Leur histoire, ils la
vivent. Ils ne veulent pas la reléguer aux musées et aux fresques des
salles municipales. Entre ceux d’aujourd’hui et ceux d’hier, le lien de
la mémoire demeure vivace.
Autant que les enfants de Bretagne, de Savoie, d’Alsace, de Castille,
du Piémont, de Bavière, du Comté de Nice, ils se souviennent. Chaque
jour, ils sillonnent nos villes et villages, nos forêts, s’arrêtent près
de nos rivières pour pêcher ou juste contempler. Leur Comté. Celle où
ils travaillent et habitent ; celle où ils pleurent et rient ; celles où
ils aiment et se battent. La Comté sera toujours leur pays. La Caborne :
vrai lieu de résistance face à un monde marchand où la mondialisation
nous impose de toujours consommer plus et d’effacer petit à petit nos
Identités pour pouvoir vendre encore et toujours plus. Ce projet c’est
avant tout un refus de ce monde qui n’est pas le nôtre mais aussi un pas
en avant vers la transmission de notre Identité locale. En vieux
Comtois, « La Caborne » désigne un refuge, une cabane. C’est en effet
cela, lieu où se réfugie notre identité Comtoise mais aussi une cabane
où il y fait bon vivre ! »
Un Twitter, un Youtube, et même une boutique perso.
Aujourd’hui, nombreuses sont les structures utilisant les réseaux
sociaux, afin de se faire connaitre et de partager les dernières
actualités. Je retrouve donc la Caborne sur Twitter, Youtube, et comme
nous le verrons plus tard, sur le géant Facebook. Pour le moment,
le Twitter de l’association
est pour ainsi dire inexistant. Il ne comporte que deux messages sans
trop d’intérêt, et d’ailleurs aucun « followers » pour les voir.
Le compte Youtube
est quant à lui un peu plus actif. Trois vidéos pointent sur des
reportages à propos de l’histoire de la Franche-Comté. Une archive de
l’I.N.A. sur la région aux 19
e et 20
e, le parcours
des premiers luthiers du coin, et un aperçu du Jura de l’émission « Des
racines et des ailes. » Une dernière vidéo, cette fois-ci du groupe,
présente la participation des adhérents à la
fête des Failles. Pas beaucoup de vues, de likes, ou d’abonnés, mais l’on sent une vie.
Les deux produits de la boutique (e-boutique de la Caborne).
Et pis sur le Web, apparait rapidement
une boutique en ligne
au nom de la Caborne. Un petit site commercial des plus banaux et
plutôt rudimentaire. D’ailleurs, seulement quatre articles sont
proposés. En premier lieu un même tee-shirt avec des textes différents :
« c’est pas le coq qui fait lever les gens, c’est le courage ! – Marie
B. » et « quand un salaud devient gentil c’est qu’il prépare une
saloperie ! – Marie B. » La possibilité est tout de même laissée de
changer les textes par celui de son choix. Rien de très poussé,
l’habillement bas de gamme typique d’une association qui se met dans le
domaine pour récolter des fonds. Une coque d’I-Phone est également
proposée en deux modèles : l’une avec le logo de la Caborne, l’autre
arborant une croix de Saint-André. 21,40€ et 13,40€, respectivement pour
le tee-shirt et la coque, c’est plutôt cher… mais le truc classique
pour n’importe quelle structure. Les temps sont durs et les dons ne
suffisent parfois pas à une gestion convenable. La générosité par ce
biais est alors toujours la bienvenue.
Mais les premiers doutes arrivent déjà.
Jusqu’ici, tout est parfait. Avec cette pléiade de bons sentiments
habilement mis en place, et une réputation tout juste émergente, aucune
chance de déceler quoi que ce soit. La totalité des internautes qui sont
passés par là ont d’ailleurs certainement eu un même sentiment de
bienveillance, à mille lieues d’imaginer une véritable perversion
dissimulant le pire. Heureusement, la recherche ne s’est pas arrêtée là.
C’est tout bêtement, en continuant ma route et en vérifiant le réseau
social Facebook, que j’ai commencé, avec quelques camarades, à me poser
de réelles questions. De prime-abord, comme pour le reste, absolument
rien ne vient étayer des soupçons plus sérieux. C’est en regardant les
amis de la Caborne que l’affaire commence. Sur cette liste de 90
profils, des noms et des photographies suggestives ne correspondent en
rien au visage idyllique présenté jusqu’alors.
Surgissent un premier
soleil noir
– symbole néo-nazi –, plusieurs drapeaux français, des logos du Bloc
identitaire, puis des patronymes que je connais très bien pour les avoir
croisés dans divers articles antifascistes de ma plume ou notoires dans
le milieu. De longues minutes d’un grand étonnement défilent alors. Me
serais-je fais avoir, s’agit-il d’une « fausse façade » ? Mais non, tu
deviens parano… avec tes dossiers tu vois des crânes rasés partout ! La
confusion régnait, mais l’économie de vérifications plus sérieuses ne
pouvaient se faire. Tout de suite, je m’y mets. Un examen préliminaire
s’impose pour être fixé sur ce point. Et le constat d’alors est plutôt
amer : après avoir passé au crible chacun d’entre eux, ce sont près
d’une trentaine de personnes s’affichant ostensiblement ou se réclamant
sans détours du Front national, mais aussi des « ultras » de presque
tous les groupuscules fascisants comme Génération identitaire (G.I.), du
Parti de la France (P.D.F.), de
Nissa Rebela, des Identitaires bourguignons, du
Bloc identitaire (B.I.), et bien sûr du
Front comtois.
La croix de Bourgogne, symbole régionaliste, est également utilisé par les groupuscules d’extrême-droite locaux.
Dans tout ce beau monde, des hauts-placés tels que Benjamin L.,
Christophe D., ou Paul-Arnaud C., tous connus des alternatifs du coin
pour leur éminence dans les nébuleuses d’extrême-droite et
néo-fascistes. L’analyse ne laisse que peu de doutes pour ma part, je
poursuis alors mes investigations sur d’autres pistes. Je reviendrai
d’ailleurs un peu plus tard sur les informations trouvées sur Facebook.
Je repars alors sur mes premiers pas, notamment sur le site en lui-même.
Des coïncidences, pour le moment basées sur des présomptions mais tout
de même révélatrices, apparaissent. Des images avec quelques
petits signes subliminaux et des sujets douteux. Plusieurs
croix de Saint André et
croix celtiques
utilisées par les identitaires, un voyage à Saint-Jacques de
Compostelle, ou encore une soirée royaliste. Et puis cette fameuse
participation à la « fête des Failles » qui peut d’abord passer pour
tout à fait normale, puisque ce sont les traditions. Mais je me souviens
alors d’
un article du groupuscule « Front comtois » sur le sujet, en 2010 :
« Grande fête traditionnelle des Failles à Mouthier-Haute-Pierre.
Elle se déroulera le samedi 16 Janvier prochain à 21h pour la marche
(dès 18h pour la messe et 19h pour le repas de la Mairie). Après la
marche, le traditionnel Vin Chaud vous sera offert par les Chasseurs
suivi de la galette et d’un bal dans la salle des fêtes. Possibilité de
passer la nuit en gîte pour 15euros. Pour plus de renseignements :
X@front-comtois.com. » Et voici le communiqué trois ans plus tard de la
Caborne : « fête des Failles 2013, apportez vos drapeaux comtois, samedi
12 janvier venez nombreux vivre l’une de nos plus vieille tradition, la
Caborne sera présente et espère vous voir aussi, nous boutifaillerons
et dormirons dans un gîte, contact : X@gmail.com, PAF : 20€ par
personne, merci de réserver votre place. » L’événement filmé par leur
soin sera en effet
diffusé sur leur compte Youtube.
Curieuse coïncidence que cette participation au même événement et cette
même offre d’un gîte, sachant qu’aujourd’hui le Front comtois n’a plus
du tout les mêmes capacités car représentant moins de dix membres
actifs. Une reprise de flambeau sur ce point serait-elle à exclure ?
Un groupe sectaire trahi par les siens
À ce stade de ce qui s’avérera une véritable enquête, je n’avais pour
le moment que de simples suppositions non corroborées par des faits.
J’ai alors essayé d’aller directement à la source, en envoyant un
courrier électronique à l’association. Évidemment avec une boite neutre
spécialement créée pour l’occasion, mon blaze étant légèrement connu. La
réponse fut sans appel, impossibilité complète et non négociable de se
rencontrer sous quelque modalité que ce soit. Position surprenante de la
part d’un mouvement s’exposant à ce point au public et qui, si il
n’invite pas à des accointances amicales obligatoires, appelle largement
à l’intéressement, l’entente, et la collaboration chaleureuse. Si
aucune conclusion rédhibitoire ne peut être tirée, cela n’en reste pas
moins étrange et démontre un réel malaise qui tend à prouver que la
Caborne aurait des choses à cacher.
Mais comme nous le verrons, ce comportement ne doit rien au hasard.
Les gérants de la Caborne avaient non seulement bien des reproches à se
faire, mais ils ont surtout tiré les leçons d’erreurs passées. Pour
éviter tous problèmes, une pratique de « sous-marin total » a été mise
en place, au point de virer au sectarisme le plus complet. Il s’avère
que tout individu non connu du clan de manière significative, par des
contacts réels à travers un des membres actifs, ne peut, de fait,
approcher la Caborne et son cercle dur. Une méthode sélective radicale
qui ne laisse quasiment aucune chance à des exfiltrations. Par les
éléments déjà cités, ajoutés à une attitude fuyante, j’avais de sérieux
doutes sur les intentions réelles de la Caborne.
Il fallait alors me pencher entièrement sur la question, soit pour
exclure la structure d’une orientation qui serait une erreur de ma part,
soit pour au contraire révéler une nouvelle affaire de fascisme en
Franche-Comté. En partageant au plus grand nombre mes interrogations,
j’ai reçu une aide pour le moins surprenante. Celle d’une source
entièrement fiable proche de ce milieu qui m’a permis de poursuivre mon
enquête et finalement d’arriver à son terme. Elle a bien voulu me
fournir l’adresse exacte du local et le nom complet de son tenancier
sous couvert d’un strict anonymat. Je savais que des dissensions
animaient les nébuleuses d’extrême-droite entre elles, mais je dois
avouer que j’ai été complètement ahuri devant ces révélations. Si au
début j’ai pu inévitablement m’en méfier, j’ai du, après vérifications,
me rendre à l’évidence.
Un certain Vincent L. et ses acolytes
Vincent L. en avril 2013 (compte Facebook de Vincent).
Vincent L., c’est le nom que la source m’a confié. Et immédiatement
après recherche, ça a fait tilt. Cet individu est bien connu des
antifascistes pour son activisme dans la région.
Le dossier
du comité de Vigilance de Franche-Comté en parle précisément : « En
2005 sont officiellement lancées en Franche-Comté les Jeunesses
Identitaires, la branche jeune du Bloc Identitaire (fondé en 2002 par
des anciens d’
Unité Radicale, de l’
Œuvre Française, des ex-
M.N.R.
et F.N. qui ne se retrouvaient plus dans ces partis jugés trop « mous
»). Alors nommée Jeunesses Identitaires Séquanie, la nouvelle
organisation trouve en les personnes de Denys B., Gaëtan P. et Thomas
B., des cadres compétents pour prendre les décisions, mettre en œuvre
des stratégies coordonnées nationalement (comme la
soupe au cochon par exemple), ou encore former les militants.
En 2007, suite à des conflits opposant la direction
des J.I. Séquanie et des membres éminents du Bloc Identitaire, ceux-ci
se retirent du projet pour se recentrer sur des activités plus obscures.
Le flambeau est alors repris par le jeune Vincent L., originaire et
habitant à Ornans qui se retrouve à l’âge de 19 ans à la tête de
l’organisation désormais intitulée Jeunesses Identitaires Franche-Comté.
En 2008, la dissolution du mouvement « Jeunesses Identitaires de
Franche-Comté » est prononcée suite
aux dégradations
commises par certains de ses membres sur le chantier de la mosquée de
Belfort (des tags représentant des croix gammées, des croix celtiques
ainsi qu’une tête et du sang de cochon dispersés sur le chantier). Pour
autant, le jeune Vincent L. n’abandonne pas son combat… »
Deux autres noms de premier plan sont également
mentionnés : Michael G. et Mathieu B. tout deux inconnus des services
antifascistes locaux. Une rapide présentation de ces individus ne sera
alors pas de trop. Michael G. est actuellement boulanger à
Mamirolle.
C’est un jeune au milieu de la vingtaine originaire de la région
lyonnaise. Après un parcours entre ses terres d’origine et Ornans où il
rencontre Vincent L., et avoir été l’un des acteurs du Cercle 1639, il
décide de rejoindre son acolyte dans le cercle Vincenot puis Grevelon
(évoqués par la suite). Après les déconvenues de ces structures, il part
de nouveau pour le projet de la Caborne et il se retrouve sur place
comme employé dans une boulangerie. Il parle constamment de ses
positions xénophobes et traditionelles, notamment à travers
Michael G. (à gauche) et Mathieu B. (à droite). Archives antifascistes.
Après
avoir perturbé le conseil municipal de Dijon (Mathieu B. est visible sur
la vidéo prise par ses copains), c’est lui qui donnera
une interview
en son nom au journal Dijonscope après les propos de Jean-François Copé
sur le racisme antiblanc : « [Rédaction] – Mathieu B., bonjour. Comment
accueillez-vous une telle mise sur le devant de la scène du racisme
anti-blanc, phénomène dont vous avez fait votre principal argument
politique ? [Mathieu B.] – D’abord, je tiens à rappeler que nous,
Identitaires, cela fait plus de dix ans que l’on dénonce le racisme
anti-blanc et le racisme anti-Français. On peut saluer les déclarations
de Jean-François Copé, car il a en effet brisé un tabou
politico-médiatique en abordant le sujet du racisme anti-blanc. Mais on
ne peut que regretter qu’il n’ait pas profité des dix ans passés au
pouvoir par son parti politique pour traiter la question. Malgré tout,
nous ne sommes pas dupes, ces déclarations ont évidemment une visée
électoraliste.
Mais je pense qu’avec de tels propos, il a quand même ouvert une
nouvelle ère. Dorénavant, le racisme anti-blanc est une composante du
débat public et ne pourra plus être esquivé. Au moins, le débat est
lancé. [Rédaction] – Par quoi se caractérise ce racisme anti-blanc ? Par
un vol de pain au chocolat ? [Mathieu B.] – Le racisme anti-blanc,
beaucoup de Français le vivent tous les jours. Il suffit de descendre
dans la rue, de se promener : On nous demande une cigarette, si nous
n’en avons pas, ça se termine en agression, par les insultes de sale
Français, sale blanc, face de craie et j’en passe. Quand j’étais plus
jeune, j’ai moi aussi subi cette forme de racisme. Au collège, ça
m’arrivait déjà. Ce n’est pas un phénomène nouveau, le mouvement
identitaire existe depuis dix ans, cela fait dix ans qu’on le dénonce. »
Le « collectif 1639 »
Après les nombreux échecs abordés dans son court parcours, Vincent L.
n’a en effet pas stoppé sa lutte. Ce que ne mentionne pas le dossier du
comité de Vigilance et que j’ai retrouvé sur le Web, c’est qu’après la
dissolution de son groupe, il remonte très rapidement une petite faction
avec sa bande de potes du coin. Elle se dénommera « collectif 1639 » en
référence au château de
Scey-Maisières (
situé près d’Ornans)
assiégé par les Suédois pendant la guerre de Dix ans. Fort de son
B.T.S. « négociation et relation client » obtenu au lycée Nicolas Ledoux
de Besançon en 2008, il s’investit totalement dans sa cause. Un premier
site, sur l’hébergeur Hautetfort.com apparaît, remplacé par la suite
sur un domaine propre à son nom. De nombreux articles sur chacun
rendaient compte des activités du groupe, avec exactement le même
polissage que la Caborne aujourd’hui : traditions, environnement, et
bonne bouffe. Actuellement la structure n’existe plus, et les sites ont
été fermés. Il reste cependant deux traces appréciables de cette
existence :
un compte Youtube très fourni en vidéos, et
un compte Facebook.
Bien que ces deux vecteurs ne soient plus actifs à l’heure actuelle,
les données qui subsistent s’avèrent précieuses. Les vidéos, apparues de
mars 2009 à fin février 2011, montrent aussi bien la participation à
des événements, tels que des campings, des randonnées, des excursions,
qu’à des anniversaires et des repas du cercle amical et familial. La
présentation de monuments et de petits villages dessine déjà les
méthodes pour mêler intérêts réels et couverture bien pratique. Des
incursions au Téléthon et aux festivités de Noël sont également à noter,
et ce au nom du collectif, ce qui démontre déjà une volonté d’investir
les sphères sociales et solidaires. Dés le début l’orientation du groupe
ne laisse pas de doute, confirmée par les « likes » de très nombreuses
vidéos avec pour sujet la lutte contre l’I.V.G., la vie des sections
identitaires françaises, la haine des musulmans, ou les chansons «
d’artistes » comme
Goldofaf. La fête des Failles apparait dans trois vidéos, une en 2010 et deux en 2011.
L’affiche de la soirée raclette (compte Facebook du collectif).
Dans les vidéos publiées, apparaissent des certains Vincent L.,
Terry, Quentin, Sylvain, Aurélie, Maxime, Aurore, Adrien, ou Jérémy. Sur
Facebook, l’inscription est bien plus tardive puisqu’elle apparaît fin
2011, et s’achèvera quelques mois plus tard. On note toutefois des
soirées organisées par le collectif, comme un événement « jeux de
société/raclette » à huit euros l’entrée. En plus d’une même thématique,
le graphisme ne laisse aucun doute tant les similitudes sont fortes
avec les productions de la Caborne.
Une publication du collectif mentionne également une « soirée chez Micka » en février 2012, que Mickael G. « like. »
La liste des amis
apporte également de nombreux noms : sur 41, 23 réapparaîtront par la
suite, avec le même cercle de Quentin, Alexandre, Terry, Gabriel, et
Michael G. En reprennant le dossier du collectif antifasciste, la suite
parvient : « [en parallèle] nous le retrouvons (Vincent L.) au centre
des activités des Identitaires bourguignons, notamment autour du projet
de la Desouchière (projet d’habitat racial dans le Morvan) et du Cercle
Grevelon. Il s’est spécialisé dans l’exploitation de la thématique de «
l’ultra-localisme. »
Alors qu’il n’est présent qu’occasionnellement, Terry devient
incontournable dans son rôle de parfait second, gérant la boite durant
l’absence de son chef. Le reste de « l’équipe » bien que consciente de
son appartenance à un mouvement néo-fasciste est, comme je l’évoquerai
par la suite, surtout constituée de « copains » plus que de « frères
d’armes. » Rentré au bercail, Vincent L. applique l’enseignement
prodigué en Bourgogne. C’est alors que la structure va évoluer pour deux
raisons principales : évacuer les indices laissés durant le collectif
1639 aiguillant sur des idées, des projets et des individus, chose
incompatible avec la fonction de sous-marin et qui s’écroulerait si elle
était découverte. Et deuxièmement, à cause d’un objectif structurel :
quitter l’aspect strictement « bande de potes » et entrer dans une
véritable formation digne de ce nom. Après l’exploitation des données
Facebook détaillées ci-après, nous allons revenir sur le parcours de ce
cher Vincent L. qui colle parfaitement à la tâche.
Facebook est une (autre) bonne balance
Prise d’écran des amis Facebook de la Caborne.
Me revoilà plus précisément sur les informations trouvées dans
Facebook, après avoir évoqué brièvement les amitiés qu’entretient la
Caborne. Un travail minutieux de recherche et de collecte d’informations
réalisé par la suite permet d’établir une liste de portraits
d’individus récurrents, de leurs amis liés à la structure, ainsi qu’un
profil géographique intéressant. Bien que de nombreuses personnes ne
soient pas cernables faute d’éléments publiquement communiqués, la
synthèse finale n’en reste pas moins significative. De manière globale,
les amis de la Caborne sont géographiquement classés en cinq groupes :
les Bourguignons (19 personnes), les Ornanais (19 personnes), les
Bisontins (16 personnes), ceux en dehors de Bourgogne/Franche-Comté (8
personnes), et ceux dont la position est indéterminée (24 personnes).
Politiquement, ils sont classés en deux groupes : les militants (34
personnes) dont 13 du Bloc identitaire, 8 de l’ultra-droite ou du
néofascisme catholique, 5 du Front national, 4 des Werwolf Sequania, 4
du Front comtois, et ceux sans appartenance établie ou en dehors de
véritables activités politiques (52 personnes).
De manière détaillée pour ceux dont le profil est déterminé, un
cercle soudé de 16 individus se forme au sein des Bourguignons :
Benjamin L., Marie-France, Ludovic, Julien, Cyril et sa copine Marina,
Kevin et sa copine Mélody, Jean-Sébastien, Jérôme, Damien B., Nathalie
et sa fille Marion, Paul, Marie, et Mathieu B. Ils sont identifiés ou
déclarés membres ou proches des identitaires Bourguignons et liés à « la
Desouchière » et/ou au Front national. La moyenne d’âge tourne autour
de 35 ans à 40 ans. Les Ornanais représentent un bon petit groupe mais
sont, à la différence des Bourguignons et de la plupart des Bisontins,
peu ou pas engagés. Ce sont « une bande de potes » liés à Vincent L.
d’une part et menés en partie par Terry (proche du Front comtois) et
quelques-uns de ses camarades des «
Néo-Troopers
» d’autre part. C’est par ces liens qu’ils se retrouvent à la Caborne,
mais peu démontrent une attache militante particulière même si ils ont
parfois des opinions réactionnaires voir xénophobes. Tournant autour de
Vincent L., Michael G. et Terry, il y a 10 personnes : Xavier, Alexandre
et sa copine Émilie, Gabriel, Sylvain, Jérémy, Quentin, Steeven,
Gwendoline et Aurore. Leur tranche d’âge est située entre 20 et 25 ans.
Les Bisontins sont quant à eux clairement nuancés : une bonne part
d’indéterminés en plus de Michael G. d’un coté, et une bande issue du
Front comtois nommée « Werwolf Séquania » de l’autre. Avec ces derniers,
aucune ambiguïté :
commerce de produits néonazis et
violences raciales et politiques leur sont attribués. On y retrouve Kevin, Teddy, Éric, et Nicolas.
Michael
G. et une partie de la bande d’Ornans, qui n’hésite pas à se mettre en
scène bouteilles en mains pour une publicité sur la Bière la Desouchière
(archives antifascistes).
Enfin, une poignée d’individus vivent en dehors de la Bourgogne et de
la Franche-Comté : quelques indéterminés, mais surtout des « grosses
têtes » importantes dans leur milieu. Y figurent le dirigeant local du «
Parti de la France » Christophe D., le responsable B.I. Christophe P.,
les fondateurs du Front comtois Paul-Arnaud C. et Denys B., formant,
avec le candidat B.I. Damien B. et le responsable F.N.J. Benjamin L.
tous deux en Bourgogne, les « éminents. » L’ensemble des amis de la
Caborne a, à très peu d’exceptions près, en plus de la structure, un
seul point commun… Enfin plutôt deux, en les personnes de Vincent L. et
Michael G. Ils ont à eux deux plus de 95% des contacts de la Caborne. À
contrario, les Bourguignons, les Ornanais, et les Bisontins ont très peu
de liens d’amitié entre eux. Cela est surtout vrai pour les deux
premiers, très rares sont les contacts remarqués entre eux en dehors de
la Caborne. Ce qui démontre la position de véritable vecteur des deux
personnes en question pour cet ensemble.
En plus de la liste d’amis de la Caborne, la liste des invités aux
différents événements (trois en tout) organisés par celle-ci a été un
bon apport d’informations. On y retrouve une majorité d’amis de
l’association, mais pas seulement. 39 contacts supplémentaires ont pu
être identifiés, parmi lesquels géographiquement il y a : 5 personnes
d’Ornans, 7 de Besançon, 3 de Bourgogne, 5 d’ailleurs et 19
indéterminés. Politiquement il y a 1 personne du Bloc identitaire, 2 du
Front national, 1 personne se réclamant du néonazisme, 4 d’autres
mouvances d’extrême-droite et 31 indéterminées. Beaucoup ont décliné
l’invitation ou n’y ont pas répondu. Mais encore une fois, plus de 95%
d’entre eux sont liés à Vincent L., Michael G., ainsi qu’à Mathieu B.
mais dans une moindre mesure. En passant cette fois-ci directement par
leurs répertoires personnels, ce triptyque démontre une nouvelle fois
son implication de premier plan. D’ailleurs, ce sont encore les trois
mêmes qui animent les pages d’événements tout comme la page principale
de la Caborne par leurs « likes » et commentaires.
Un comparatif photographique difficilement explicable.
Ce qui n’était pas noté dans la première rubrique, c’est que des
photographies publiées sur le site de la Caborne rendent directement
compte d’un événement précis en la soirée dite « raclette » du 6 octobre
2012. Grâce notamment aux informations recoupées sur Facebook, dans les
amis de la Caborne et sur les pages événements, il est désormais
possible de mettre un nom sur bon nombre d’invités. Le cliché ci-dessous
est celui tel quel de la Caborne, avec l’ajout des prénoms des
convives… qui sont très exactement concordants avec les éléments déjà
recueillis.
La
soirée raclette. Avec Vincent L. (1), Michael G. (2), Kevin (3), Terry
(4), Xavier (5), Émilie (6), Alexandre (7), Gabriel ? (8), Arnaud ? (9),
Gwendoline ? (10), Paul ? (11), Ludovic (12), Marie ? (13), Mathieu B.
(14), Jean-Sébastien ? (15), Jérôme (16), Benjamin L. (17), Nathalie
(18), Marion (19), Charlène ? (20), Marie-France (21), Julien ? (22).
Ci-dessous, voici à présent une autre photographie sur les identitaires de Bourgogne (le 8 décembre 2012
pour protester
contre le squat des Tanneries à Dijon), revendiquant clairement leur
appartenance, disponible sur divers profils Facebook dont la page
officielle d’Identitaire Dijon. Toujours grâce aux mêmes méthodes
d’informations, de nombreux noms apparaissent là aussi. Et il est
amusant de constater le nombre de participants à la soirée raclette qui
se retrouvent, dont les principaux protagonistes, plus que dans une
liste de noms, directement sur le terrain politique.
La
mobilisation contre les Tanneries. Avec Kevin (1), Ludovic (2), Mathieu
B. (3), Damien B. (4), Michael G. (5), Nathalie (6), Marie-France (7),
et Marina (8).
S’il en fallait, (encore) d’autres éléments compromettants.
L’affiche de la Caborne pour le site FdeSouche (site Fdesouche.com).
Une grave erreur de communication aujourd’hui repérée ne laisse une
énième fois aucun doute. Un article du site « F.desouche », célèbre
média très ancré à l’extrême-droite, va carrément jeter à la poubelle
tout le travail de dissimulation par la suite mis en place. Il s’agit
d’après l’affiche d’une « soirée de soutien à Fdesouche, à la Caborne,
le vendredi 17 février de 19h à 22h, également pour défendre le droit à
l’information. » Doux foutage de gueule que ce souhait, m’enfin si ils
le veulent vraiment, ils ne m’en voudront pas pour cet article. Elle
s’achève par l’adresse Internet des deux structures et les mentions «
honneur à Tilak » et « soutien à Sautarel. » Tilak c’est le nom de «
Tilak Raj », un indien qui détiendrait le site, et Sautarel c’est en référence à «
Pierre Sautarel
» qui en serait le directeur de publication bien qu’il le nie. Sur
l’article, des précisions sont apportées : « Vendredi soir aura lieu, à
la Caborne, à proximité de Besançon, une soirée de soutien au site
Fdesouche.com. Repas sur place pour 6€. Réservations et informations :
X@gmail.com. La Caborne est un local associatif Franc-Comtois dédié à la
défense des Identités, situé à proximité de Besançon (25000). » Cet
acoquinement sonne pour le moins comme un bel aveu. D’autant plus que,
hasard du calendrier peut-être, un emboitage parfaitement concordant
saute aux yeux, car le 17 février est le jour de l’inauguration de la
Caborne. Cela colle avec les constatations établies sur l’apparition du
site web un peu avant cette date, mais surtout à
la soirée événement qui fêtait les « un an » de la Caborne le samedi 16 février 2013.
Étrangement, cet article et ses traces ont été nettoyés depuis sa
publication, mais ce travail fut mal réalisé. Encore aujourd’hui, il est
visible dans le cache RSS sur
ce lien. Aussi, en arpentant le mur Facebook de la Caborne, des conversations attirent mon attention. J’en ai retranscrit une ici,
la plus démonstrative
: « [Mathieu B.] – ce soir repas chez mes amis francs-comtois. Afin de
fêter la première année de la Caborne, le local de la comté enracinée !
[Crespo ; membre de Nissa Rebela] – et réunion de lancement GI Rennes !
[Mathieu B.] – Géographiquement parlant, je ne pourrais pas me rendre
aux 2… [Crespo] – hé hé je pense bien ! Mais entre votre soirée, notre
réunion, plus les portes ouvertes de la Traboule et l’action de ce matin
à Nice, on voit où çà bouge ! » Des précisions semblent importantes. «
GI » c’est pour « Génération identitaire. » En effet, la réunion
officielle de lancement de la fédération de Rennes avait bien lieu un
jour avant, le 15 février 2013 à 20h. Comme le prouve l’affiche et
l’article de la page du site « Génération identitaire » sur
ce lien. La Traboule, c’est le local officiel du groupe «
Rebeyne
», faction lyonnaise du Bloc identitaire. Le 16 février correspond bien
à la date de leur « portes ouvertes » qui avait d’ailleurs provoqué une
importante manifestation à Lyon.
Ce lien
du Bloc identitaire le démontre. L’action de ce matin à Nice, c’est
pour parler de l’intrusion de quatre identitaires, du mouvement « Nissa
Rebela » également faction locale du Bloc identitaire, au conseil
municipal de la ville pour protester contre un projet de mosquée.
Ce lien de Nissa Rebella l’illustre. Qui d’autres que des initiés peuvent connaitre ces éléments ?
Terry en « tenue comtoise » et à la fête des Failles (compte Facebook de Terry).
Aussi Google+
nous apprend
que Vincent est ami sur ce réseau avec un certain Roark. De son vrai
nom Olivier B., il s’agit du pseudonyme officiel qui n’est autre que
celui du fondateur de la Desouchière, rien de moins. Pour enfin régler
cette histoire de fête des Failles, reprenons point par point. Je
soupçonnais des liaisons au moins sur ce point avec le Front comtois.
Plusieurs indices ont déjà été évoqués tout au long de l’article : la
même offre de gîte, la participation commune et les vidéos de 2010 et
2011 sur la participation du collectif 1639. Sur ces prises
apparaissaient des têtes connues : Terry, Vincent L., Quentin N.,
Quentin C., Arnaud, Alexandre et Michael G. notamment. Des photographies
publiées sur les comptes Facebook de Terry et Vincent L. vont aussi en
ce sens, avec l’exhibition en 2011, drapeau comtois en main, de Terry,
et de simples clichés des feux sans individus pour Vincent L. mais
datant de 2010. Michael G.
publie un statut
sur son compte Facebook pour l’édition de 2011, le taux de réservation
n’étant apparemment pas au rendez-vous. Tous ces faisceaux ajoutés au
fait que des membres du Front comtois et des Werwolf Séquania sont amis
avec la Caborne prouvent des liens réguliers, même si il est notoire que
les identitaires ne sont pas les meilleurs amis du Front comtois et
vice-versa.
On retrouve aussi un lien intéressant entre les Ornanais et le groupe
« Werwolf Séquania. » Si deux des membres sont à l’E.N.I.L., deux
autres ont des connections importantes de par leurs activités
similaires. J’évoquais précédemment le groupe d’airsoft « Neo-troopers »
d’Ornans où Terry et quelques de ses amis se retrouvent. Bien que,
notons-le, ce club comprend de nombreux membres et n’a pas de caractère
politique. Mais parmi eux on retrouve en plus, un certain Nicolas – ami
avec la Caborne – et sa compagne Clémentine. Membre des Werwolf, c’est
un très bon ami de Brice par ce biais, mais aussi et surtout parce
qu’ils sont au sein du même mouvement ultra-radical : les Jeunesses
révolutionnaires nationalistes (J.N.R.) de Serge Ayoub. De nouveau à
partir des réseaux sociaux, quelques trouvailles. Comme celle où Mathieu
B. pose devant son collage haineux, en
publiant la photo
avec une dédicace à Vincent car la rue se nomme « Franche-Comté ». Il
est aussi intéressant de constater la présence de Vincent L., Mathieu B.
et Michael G. à l’Université de rentrée du Bloc identitaire
les 9, 10, et 11 septembre 2011 en Provence. Comme le démontre
une photo
de Vincent L. postée sur son compte facebook, tout content de voir ses
drapeaux franc-comtois, ornant d’habitude la Caborne, désormais flotter
sous son chapiteau. Tout comme le fait que Terry publie des photos
de lui et de ses amis, Arnaud, Alexis, et Steeven, en « tenue irlandaise » quelques jours seulement après
une soirée sur ce thème à la Caborne. Enfin, on peut s’étonner que la Caborne s’attarde à
publier un article
pour les voyages de Saint-Jacques de Compostelle, puisque ce sont des
périples mis en place par Vincent L. et Michael G. dans le cadre de
l’association des pélerins de Compostelle et de Rome Franche-Comté comme
l’établit
une photo de Vincent.
Une première expérience à Dijon
Logo du Cercle Vincenot (compte Facebook du cercle).
Je vais à présent aborder les activités bourguignonnes de Vincent L.
Sur Ornans, d’où il est originaire, il gérait déjà le « collectif 1639
», mais ce groupe de copains, bien qu’ayant une destinée tout à fait
semblable, reste un fait d’arme secondaire dans son parcours. Ses «
œuvres » de la région Bourgogne sont en effet bien plus «
professionnelles » et révélatrices pour comprendre d’où vient la
Caborne, mais surtout ce qu’elle est et où elle va. Après avoir
participé à la Desouchière, le jeune Vincent L. tente de se lancer à son
compte avec quelques copains réunis au sein de l’association «
Burgondes. » Elle fait l’objet d’
une déclaration
officielle, le 7 janvier 2011. Avec pour objectifs : « promouvoir, en
Région Bourgogne, les notions d’enracinement, de localisme, de défense
du terroir, des communautés locales et de leurs traditions.
L’association soutient également les différentes initiatives,
associatives ou individuelles, œuvrant dans ce sens. Elle pourra mettre
en œuvre la fabrication et la diffusion de documents imprimés et
numériques et organiser excursions, conférences ou manifestations. »
Néanmoins
le site
est très clair, se présentant sans détour comme celui des jeunes
identitaires de Bourgogne issus du Bloc identitaire, avec des articles
politiques rendant compte de ces activités. Aucun doute sur ses membres
non plus, le gérant officieux étant un certain Mathieu B. accompagné de
ses camarades habituels présents à la soirée raclette de la Caborne.
C’est à partir de ces militants réunis au sein de l’association afin de
former une base sûre, que le second collectif du genre – après la
Desouchière – va être créé. Vincent L. s’installe alors à
Gilly-les-Citeaux, village proche de Dijon, et fonde le « cercle Vincenot » à
Thorey-en-Plaine situé à deux pas. En référence bien sur à l’écrivain de langue bourguignonne
Henri Vincenot.
Avec exactement les mêmes techniques que le collectif 1639 et
aujourd’hui la Caborne, bien tapis derrière un visage de façade
savamment organisé. Le 3 mars 2011 ce cercle
est enregistré comme association, avec les mêmes objectifs mot à mot que les Burgondes.
Un site
publié au nom de Vincent pour le cercle est rapidement mis en ligne,
avec la présentation globale, les rapports d’activités, une petite
boutique, et l’esquisse d’un réseau bio.
Localisation
de l’ancien domicile de Vincent L. (1) et du cercle Vincenot puis
Grevelon (2) par rapport à la ville de Dijon (3). Google Maps.
Damien Dubuc
relate avec une belle exactitude
le comportement de la nébuleuse identitaire. « Les identitaires — qui
défendent à la fois une soi-disant « civilisation européenne » et une
forme de régionalisme — ont fait de « l’enracinement » et la défense des
terroirs, rebaptisés « patries charnelles » ou « communautés naturelles
», des thèmes majeurs de leur programme. Ainsi, le Bloc Identitaire
(B.I.) a consacré un débat entier à l’écologie, à l’occasion de sa
Convention de 2008. Arnaud Gouillon, candidat du B.I. à l’élection
présidentielle de 2012, défend également le localisme. Et pour couper
court à toute accusation de racisme, affiche son respect des identités,
de toutes les identités. À une condition : que chacun s’occupe de ses
oignons, chez soi. Le discours est calibré au quart de poil pour coller
aux aspirations environnementales tout en respectant à la lettre la
ligne dure du mouvement. Derrière la promotion des particularismes
locaux, la peur d’être « submergé » par l’immigration musulmane. Le
rejet de l’agriculture intensive masque une vision fantasmée de la
nature et un refus radical de la modernité. Les vieilles rengaines
d’extrême droite ripolinées en vert. »
Les protagonistes ne se cachent pas et y déclarent officiellement
leurs rôles : Vincent L. directeur, Mathieu B. trésorier, et
Jean-Sébastien S. secrétaire. Malheureusement les précautions et autres
façades mensongères s’avèrent insuffisantes, d’autant plus que la
révélation de la Desouchière fait encore scandale. Un blog antifasciste,
11septembre2010.com aujourd’hui disparu, décide de fouiller et finit
par pointer du doigt ce qui apparaît déjà être une organisation louche.
Tout juste émergée, la structure devient le Cercle Grevelon suite à ces
remous. Cela dans le seul but, évidemment, de pouvoir s’affranchir de
son passé devenu une entrave à toute croissance. Aujourd’hui, il ne
reste plus rien du cercle Vincenot, tout ayant été nettoyé. Ou presque.
Car
le compte Facebook de la structure demeure et livre quelques indices. Dans
les amis
et commentaires, encore et toujours les mêmes personnages : Michael G.,
Mathieu B., Vincent L., Ludovic, Marie, Laurent, et Nicolas. Plusieurs
publications rendent compte des activités du groupe, mais rien de
sulfureux ne transparaît. Sur le Web, le lien avec une autre
organisation identitaire camouflée est visible.
Racines charnelles, bien connu des antifas locaux, n’hésite pas
à publier un article
pour vanter le bienfait de l’association bourguignonne. Et seulement
deux personnes l’ont commenté : Vincent L. et Mathieu B., afin de
remercier le rédacteur de son geste.
Vincenot, puis Grevelon
Les alternatifs savent et dénoncent, mais ce petit jeu continue pour le plus grand nombre. Le Cercle Grevelon devient à travers
son site
un important projet de coopérative, toujours en sous-marin, et
considéré comme un véritable satellite de la Desouchière. Les camarades
notent : « À l’heure actuelle, le cercle Grevelon semble être parvenu à
mettre en place ce que le cercle Vincenot avait amorcé : la distribution
de produits agricoles en direct, du producteur au consommateur et sans
intermédiaire. Rien de nazi là-dedans mais selon le modèle de la
Desouchière ce n’est qu’une étape dans un processus qui a pour but de
constituer une réserve naturelle de Fdesouche. » La boulangerie du
village est d’autant plus le siège officiel, tenu par Mathieu B.
lui-même artisan dans ce domaine. Une similitude qui n’est pas sans
rappeler la situation actuelle de Michael G. aujourd’hui à Mamirolle.
Sauf que, encore une fois, les camarades s’activent et cela va faire du
bruit. Un
véritable dossier voit le jour ; Dijonscope, sur le site de Médiapart,
nous donne plusieurs éléments.
Prise d’écran du site Cercle Grevelon.
« Au début de l’été 2011, s’est implantée l’association Cercle
Grevelon, à Thorey-en-Plaine, en Côte-d’Or. Sur son site internet, on
peut lire notamment qu’elle « a pour but de promouvoir, en Région
Bourgogne, les notions d’enracinement, de localisme, de défense du
terroir, des communautés locales et de leurs traditions ». Dans la
catégorie présentant les « Paniers grevelons », constitués de produits
provenant directement d’agriculteurs de la région, le discours est
également en phase avec la pensée écologiste. « Les Paniers grevelons
c’est : pour le paysan, le maintien de l’activité agricole par la
garantie de revenus ; pour le consommateur, des aliments frais, de
saison, souvent biologiques, produits localement ; un prix équitable
pour les deux partenaires ». Les Paniers Grevelons ont également les
ambitions suivantes : favoriser un dialogue social autour de la sécurité
alimentaire et du goût ; respecter la biodiversité ; agir pour
l’emploi, par l’installation de nouveaux jeunes agriculteurs…
…instaurer des animations sur la ferme, en favorisant le volet
pédagogique sur la nature et l’environnement ; contribuer à réduire la
consommation énergétique en utilisant des légumes produits à coté de son
domicile ; ré-impliquer le consommateur dans ses choix de
consommation ». Le soupçon au sujet des motivations de l’association a
pourtant rapidement circulé. « Je ne vois pas ce qu’il y a de politique à
vendre des fruits et légumes en faisant travailler les petits
producteurs locaux », commente Mathieu B., trésorier de l’association et
boulanger du village. Et d’ajouter : « C’est une rumeur basée sur le
fait que les gens qui ont créé cette association, dont je fais partie,
sont membres du Bloc identitaire. Et nos opposants politiques ont trouvé
ça à nous reprocher, bien que nous ne le cachions pas. Ils ont cru
intelligent de faire ça. C’est un amalgame ». Le maire de la commune,
Alain Dubois, n’est pourtant pas de cet avis… Je vous informe
officiellement que cette association n’utilisera plus les locaux de
Thorey-en-Plaine, aura-t-il pour première réponse.
Avant de préciser : « Je suis tout de même maire de ma commune et
j’ai des antennes : notre préfète était chez nous vendredi 23 septembre
et ce n’est pas la première fois que j’ai des sujets de ce type à
traiter… J’ai donc recueilli des informations auprès des services de
l’État et elles ne me conviennent pas. En tant que maire, l’on est
gardien de la République et j’estime que le fondement de l’association,
tel qu’il est décrit, ne correspond pas au respect de la République et
de l’emploi des bâtiments communaux. J’ai découvert que cette
association était fondée sur une organisation politique et les locaux de
la commune ne sont pas faits pour ça. La libre-expression existe, mais à
partir du moment où cette tendance devient plus politique
qu’associative à vocation sociale, je n’autorise plus ». Après un été
d’activité, les produits locaux du Cercle grevelon n’auront donc plus de
point de vente à Thorey-en-Plaine. Et la stratégie de La Desouchière de
subir un nouveau coup après la levée de boucliers morvandelle de l’été
2009. »
Après l’échec, la poursuite à Besançon : (re)naissance du Bloc identitaire et de la Caborne
La banderole du Bloc identitaire à Morre, contre le droit de vote des étrangers (article Plein air).
Suite à la découverte des éléments qui se cachaient derrière le
Cercle Grevelon, le maire a effectivement tenu parole et l’association
fut déchue de son accès aux locaux. Perte qui signera son arrêt de mort
dès la fin de septembre 2011. À cette date Vincent L. retourne alors
rejoindre sa terre natale, la Franche-Comté. Et plutôt que de se
décourager, il tente une nouvelle fois l’expérience à plein temps, chez
lui, en évitant les mêmes erreurs. Son retour coïncide d’ailleurs
étrangement avec le renouveau du Bloc identitaire en Franche-Comté.
Cette organisation apparue en 2003 dans la région, était pour le moins
vacillante après que son dirigeant Yvan L. ait claqué la porte. Vincent
L. était alors à ses côtés en tant que délégué officiel au service
culture, mais son départ en Bourgogne rompt son mandat. Ce qui est
certain, c’est que la première action sera effectuée fin novembre 2011
au cœur de Besançon, aucune existence à ce titre n’apparaissant avant
cette date. Il s’agissait alors d’une
dispersion de mannequins
dans les rues du centre pour dénoncer le « racisme antiblanc. » Dès
janvier 2012, le site de la Caborne naît officiellement avec en février
le premier article, en vue de l’inauguration du site pour la
Saint-Patrick le 17 mars. Le 17 mai, une banderole contre le droit de
vote des étrangers
est déployée sur le pont de
Morre, une commune entre Besançon et Mamirolle.
Puis le 21 mai, c’est la consécration, avec
la venue du président Fabrice Robert dans la capitale comtoise. Celle-ci donnera lieu à
une mobilisation
des milieux alternatifs et antifascistes. Le lieu précis et le contexte
autour de cette venue demeureront bien sûr secrets. Le compte Facebook
du Bloc identitaire Franche-Comté est verrouillé, uniquement quelques
messages montrent des liens étroits avec les identitaires de Bourgogne.
L’ensemble des éléments cités ne laissent cependant aucun doute. Mais
plus important, c’est de savoir dans quelle démarche est la Caborne. Ses
fondateurs ont-ils la volonté de constituer un village exfiltré des
éléments jugés indésirables voir créer un site 100% identitaire ? Cette
question peut sembler folle ou complètement démesurée, mais c’est
pourtant bien le but recherché par ce type de structures. La
Desouchière, là où Vincent a fait ses premiers pas, était à l’époque
très explicite sur ses desseins à travers le site Fdesouche où le fameux
« Roark » y dévoilait ses véritables souhaits. Aujourd’hui ces écrits
ont été retirés suite à la polémique et au combat qui s’est mis en place
contre la Desouchière, mais Dijonscope
les a retranscrits :
« Le but de l’association doit être fixé de manière claire, de façon à
ce que chacun en soit bien conscient, avant de s’engager de la façon
qui lui convient. Cependant, il faut demeurer relativement évasif dans
les documents officiels (statuts des sociétés et associations
éventuelles), de manière à ne pas prêter le flanc à la critique de nos
adversaires, ni éveiller les soupçons des autorités du lieu finalement
choisi. L’implantation ne doit pas être avant tout politique. À mon
sens, le but premier doit être de s’intégrer et de se faire accepter,
apprécier, des habitants du cru, en adoptant un comportement exemplaire
(…). Si le projet est bien amené, bien présenté, sans provocation, les
gauchistes ou autres nuisibles n’y verront que du feu (…). Il suffira
d’employer les arguments simples de « développement durable » ou de «
mise en valeur du patrimoine local » très en vogue actuellement. Et
surtout être discrets sur nos buts et notre philosophie. À long terme,
cette stratégie pourrait permettre de briguer des mandats aux élections
locales, sans pour autant que le candidat potentiel soit identifié comme
appartenant à l’extrême-droite. Il serait judicieux de choisir une
commune peu peuplée afin de pouvoir assez rapidement placer un maire
souchien.
Si nous sommes suffisamment nombreux, nous pourrons mécaniquement
gagner les municipales. Il faut donc s’installer dans une commune déjà
existante et réussir à y placer notre maire. Le contrôle de la mairie
nous permettra de contrôler les permis de construire et en conséquence,
de contrôler l’accroissement, la rigueur des constructions, le bon
emploi des fonds publics et la tenue de l’école. Imaginez donc une
commune en voie de désertification, avec cent électeurs inscrits – car
c’est ainsi dans les campagnes, il y a toujours plus d’électeurs
inscrits que d’habitants à l’année, enfants compris – et dix nouveaux
arrivants, qui sont trente au bout de 18 mois et plus de cinquante en
trois ans : ils prennent ensuite la mairie avec leur liste entière sans
problème. » Sur un blog contre la Desouchière, intitulé « la Desouchière
dégage », un article rapporte également que « sur le net les gens de La
Desouchière expliquent très clairement leur projet pour ce coin du
Morvan : s’installer discrètement, racheter des biens immobiliers petit à
petit, investir le tissu associatif local, ouvrir un gîte réservé à une
certaine clientèle qui devra montrer « patte blanche », puis se
dévoiler le moment venu, quand les bases seront solidement posées. »
Faire le point sur la situation à Mamirolle
Mamirolle, l’église (mairie de Mamirolle).
Malheureusement pour eux, les auteurs de la Desouchière comme du
Cercle Grevelon ont été démasqués avant même de pouvoir pleinement vivre
leur aventure, bien que de nombreux habitants avaient déjà été conquis
par le concept de gîte et cette nouvelle bonne agitation qui faisait
plaisir à voir dans ces zones rurales souvent moribondes. Reste à savoir
si la Caborne a les mêmes projets dans la commune de Mamirolle. La
taille du village semble de prime-abord trop importante pour y réussir,
1699 habitants. Sauf en sachant que le site de Thorey-en-Plaine en
compte 1002, soit presque seulement 700 de moins, et était la première
tentative du Cercle Grevelon et du jeune Vincent L. Si l’influence
réelle de la Caborne à Mamirolle n’existe pas directement, car le
mouvement vit comme une secte, on peut tout de même se poser de vraies
questions sur la suite. Car la dimension au moins interrégionale de ce
mouvement, si ce n’est nationale, ne peut que laisser craindre sur les
moyens engagés et les retours espérés à long terme.
Le choix de Mamirolle est un atout géographique non négligeable.
C’est un village à l’écart du tumulte urbain de la capitale comtoise,
mais situé à une dizaine de minutes de celle-ci par la RN57. Un réseau
de bus et une gare complètent les infrastructures de transport, en plus
du fait qu’il n’y a pas de gendarmerie. Mamirolle, pourtant loin d’être
une commune avec un grand nombre d’immigrés et ne recontrant aucun
problème communautaire ou sécuritaire particuliers, a toutefois été
choisie comme la cible des identitaires comtois. Et ceux-ci font leur
chemin au sein de la population. Si aujourd’hui il est certain que la
commune n’est pas un bastion de l’extrême-droite, encore moins tenue par
des identitaires radicaux, cette situation ne peut qu’être
préoccupante. Car avec une implantation durable, solide et
significative, avec en arrière plan un soutien pléthorique et sans
faille, il ne fait nul doute que l’emprise d’une telle organisation ne
peut que devenir de premier plan. D’autant plus que des strates
primordiales d’un petit village sont déjà influencées voire investies
d’une partie de ses membres et affiliés.
L’
E.N.I.L.
(École nationale d’industrie laitière) est à cette échelle une manne de
choix. L’on sait que deux élèves aux idées politiques plutôt tranchées y
étaient scolarisés. C’est notamment ce que
nous révèle
Fafwatch Franche-Comté, un certain Brice ainsi que sa petite amie
Élodie. Ils font partie du « Werwolf Sequania », ainsi que des
Jeunesses nationalistes révolutionnaires
de Serge Ayoub pour Brice. Deux autres personnes du village travaillant
dans le secteur agricole sont également liés à la Caborne, sans
possibilité de déterminer s’ils sont ou non conscients de la réalité de
l’association. Après les révélations de la source quant aux gérants et
au lieu de la Caborne, je suis évidemment aller faire un tour pour
vérifier la véracité des allégations. Car, surprise (ou non ?),
l’adresse indiquée est celle d’une boulangerie. Comment en être certain ?
Tout simplement en se postant devant, une quinzaine de minutes, au
commencement d’une rencontre, histoire d’avoir le c
œur net. Et je n’ai pas été déçu.
Les
drapeaux vus à l’intérieur de la Caborne sur une photographie. Fanny,
Quentin et Gabriel posent devant l’étendart de la Franche-Comté et de
Génération identitaire (archives antifascistes).
Tout d’abord, un premier autocollant du Bloc identitaire apparait sur un poteau arrière très isolé.
Ensuite, l’agencement des lieux correspond aux photographies prises dans
la Caborne. Puis, l’activité anormale dans une boulangerie fermée ce
jour-ci : trois personnes s’affairent en cuisine. Des individus se
garent, la plupart formellement reconnaissables et identifiés, et
entrent dans un bâtiment toujours censé être fermé. Ils seront au total
huit à cet événement officiel de la Caborne. Un type habillé d’une veste
Front comtois sort, fait un tour, et revient. Enfin, la soirée
commencée, un passage devant un volet ouvert offre le panorama complet
sur la cuisine, qui s’avère celle de la Caborne d’après les photos, avec
au mur un drapeau de la Franche-Comté et un drapeau comportant le logo
de Génération identitaire, la
lettre Lambda.
Des doutes sont-ils encore possibles ? Notons tout de même que le
propriétaire du commerce, Sébastien C., ne semble pas actif au sein de
la mouvance d’extrême-droite bien qu’ami avec la Caborne sur Facebook.
Une coopérative agricole à Salins.
Les ambitions de communauté raciale de la Caborne
ne sont actuellement qu’au stade du probable et encore dans un futur
lointain. Même si il ne faut pas minimiser cet aspect, découvrir quels
seront les axes du lendemain est également un point primordial. Car j’ai
appris que deux grands projets sont en cours : la création d’une
A.M.A.P. (
Association pour le maintien d’une agriculture paysanne), et une recherche de local autonome. Il est désormais établi que Vincent L. vit à
Salins-les-Bains.
Une personne habitant la commune a pu le confirmer en le citant
nommément tout en le reconnaissant physiquement. D’ailleurs d’autres
éléments viennent étayer sa présence dans le coin. Ne serait-ce parce
que le siège social de la Caborne est enregistré sur place, et surprise,
à son adresse même. Mais aussi quelques éléments secondaires, comme de
nombreux centres d’intérêts
présentés sur Facebook tournant autour de Salins.
En plus du pèlerinage de Saint-Jacques de
Compostelle et de l’association des Racines et des Elfes, que
j’évoquerai prochainement, de nombreuses pages sont likées. Musée,
structures sociales, administration, commerces… Près de la moitié des
mentions totales uniquement sur le secteur. Des lieux qu’il a l’habitude
de fréquenter, et pour lesquels
il remerciera
le patron de l’un d’eux pour une bouteille offerte dans le cadre d’un
anniversaire, celui de Michael G., fêté dans l’établissement, toujours
sur Facebook. Mais on peut se dire : et pis, on s’en tape qu’il vive
là-bas ; on sait que la Caborne n’y est pas. En effet, mais l’histoire
ne s’arrête pas là. On se souvient d’un projet de coopérative agricole
en création qui avait été déclaré sur le site de la Caborne. Et c’est là
qu’après recherche, une A.M.A.P. située sur le village limitrophe de
Bracon compte parmi ses membres… Vincent L. ! Il y est très impliqué,
participant étroitement à l’entretien et la récolte des produits qui y
sont cultivés.
Le vignoble jurassien, rêve identitaire ? (créaFrance.com).
Il a été également actif dans une autre association
locale, cette fois pour des vignes bios. Il faut noter que les
organisations en question n’ont pas trempé dans les sales affaires pour
autant, n’ayant apparemment rien à se reprocher. Mais connaissant le
profil du gaillard, il y a de quoi s’inquiéter. Surtout qu’il veut déjà
se mettre à son compte. C’est ainsi qu’il cherche à louer un terrain
proche pour y faire son propre potager, mais aussi se mettre dans la
viticulture biologique, à travers un projet avec un associé puisqu’une
agrémentation qu’il ne possède pas est nécessaire. Parmi les profils, je
connais celui de son ami et proche de la Caborne Corentin, ouvrier
agricole dans la commune voisine d’
Arbois.
Serait-ce lui le partenaire en question ? Impossible de le savoir pour
le moment. Mais les stages de Vincent L. dans le milieu et son
éventuelle future inscription au C.F.A. de
Montmorot, près de Lons-le-Saunier, correspondent à cette volonté de formation viticole/œnologue bio.
Cette fois c’est un intime du jeune homme, plus
très copain à première vue, qui livre ces informations. De nouvelles
révélations capitales, car elles illustrent une capacité et une volonté
d’enracinement durable et en profondeur. Un garde-manger et un
article-phare situés non loin pour un trafic optimal, mais pas à
proximité immédiate afin qu’en cas de découverte tout ne soit pas foutu.
Mais quelle utilité pour le court terme ? Certainement subvenir aux
prochains besoins occasionnels de la Caborne, car pour le moment bien
insuffisants pour en faire un circuit producteur-consommateur. Mais nul
doute que c’est ce qui est prévu, comme dans le Cercle Grevelon, avec un
produit porteur : une bonne bouteille. Et il ne faudrait pas oublier le
second point, en la recherche d’un local par la Caborne directement au
sein de la capitale comtoise, enfin si l’on en croit une conversation de
Vincent L. qui m’a été rapportée.
Bourgogne identitaire et Génération identitaire Bourgogne : toujours les mêmes.
Logo des identitaires Bourguignons (compte Facebook des identitaires).
En Bourgogne, les choses ne sont pas simples non plus. Avec
l’association Burgondes et le Cercle Vincenot puis Grevelon, déjà
évoqués précédemment, s’ajoutent plusieurs entités dans la région :
Bourgogne identitaire,
Génération identitaire Bourgogne,
Identitaire Dijon,
les Identitaires Bourguignons,
ainsi que des Racines et des Elfes. J’évoquerai cette dernière plus en
détail dans des rubriques ultérieures, tant elle est particulière et
tient une place primordiale. Bourgogne identitaire correspond à la
section locale officielle du Bloc identitaire, organisée et aboutie.
Génération identitaire (G.I.) est la branche jeune et radicalisée de ce
groupe, découlant elle-même de la «
ligue 732 » composée pour
la spectaculaire attaque
de la mosquée de Poitiers. Dijon Identitaire n’est qu’une fenêtre
dressée pour fédérer les camarades bourguignons, alors que la page des
Identitaires Bourguignons correspond directement au site de Bourgogne
identitaire. L’ensemble a vocation de rassembler dans l’est, le sud, et
le centre de la région. Bourgogne identitaire possède un site simple,
mais bien tenu et avec des activités régulières. Elle y présente ses
nombreuses actions coup-de-poing, comme la perturbation de cercles du
silence, une marche des cochons, ses vagues de collage, ou la
dénonciation active du pseudo racisme antiblanc, ainsi que les
événements comme les rencontres, soirées, et meetings.
Mathieu B. y joue un rôle de premier plan dans l’organisation et la
mise en scène, ce qui tend à démontrer sa gestion de la structure.
D’autant plus qu’il se vante lui-même d’en être le président
dans un commentaire.
Les autres structures sont complètement inhérantes à la section
centrale, comme c’est le cas d’Identitaire Dijon et des Identitaires
Bourguignons. Elles n’ont qu’en seul objectif, celui d’apporter une
vitrine supplémentaire au groupe. C’est également le cas de Génération
identitaire, à la différence de posséder une structure définie. Bien
qu’uniquement présente sur Facebook, elle a un dirigeant et sa propre
ligne d’affiches xénophobes, ainsi que d’autres projets. Elle est
conduite par Kevin, qui n’hésite pas à donner son propre numéro de
portable
dans les coordonnées officielles.
Présent à Poitiers, ce jeune qui chante son amour de la France dans des
titres néo-folk, a pour tâche de recruter et former politiquement de
petites frappes sur place mais aussi en Champagne. Sur les trois pages
Facebook, les mêmes articles, statuts, et photographies partagées en
boucle. Et bien sûr je me rends compte qu’encore une fois tout le petit
groupe est autour de ses chefs. Les likes et commentaires intempestifs
ne se font pas attendre.
Vincent L. (1) et Michael G. (2) à la convention identitaire d’Orange (site Bourgogne identitaire).
Kevin, Vincent L., Michael G., Mathieu B., Nathalie, Marie-France,
Nicolas, Laurent, Cyril, Virginie, Marina, Ludovic, Jérôme, Benjamin L.,
Mélody, Marie, Damien B., Luigi, et la liste est longue. Les
photographies de collages, tractages, mobilisations, pour beaucoup issus
du site Bourgogne identitaire, présentent le visage d’une bonne part
des membres mentionnés. Elles ont le mérite de prouver cette fois-ci
l’activisme actif. D’ailleurs, en plus de la clique bourguignonne, des
visages franc-comtois sont vite remarqués. Par exemple
lors d’un barbecue le 25 août 2012 des « camarades de Bourgogne identitaire et Génération identitaire » (retransmis
ici), pendant la Grande convention identitaire d’Orange les 3 et 4 novembre 2012 (retransmis
ici), ou à
un repas intitulé « cohésion du Bloc identitaire Bourgogne/Franche-Comté » le samedi 26 janvier 2013 à Dole (retransmis
ici), sans parler des nombreuses autres occasions déjà citées tout au long de l’article ou
celles déclarées
par le Bloc identitaire Franche-Comté comme le 28 mars 2012. Et tout
aussi intéressant, des statuts et commentaires rapportant l’étroitesse
de leurs liens. C’est ainsi que j’apprends
la venue
des Identitaires Dijon pour un repas chez leurs amis comtois le 16
février 2013. Très bonne nouvelle, puisque la date correspond exactement
à la célébration de la première année de la Caborne durant laquelle
une soirée avait justement été organisée. Ou encore que des Francs-Comtois de la Caborne sont allés à une randonnée identitaire en Bourgogne le 24 juin 2012,
comme le dit un commentaire issu directement du compte de la structure sur un statut Facebook de Mathieu B.
Des Racines et des Elfes, une autre association dans la nébuleuse.
Logo de l’association des Racines et des Elfes (site des Elfes).
Au sein de cet ensemble, l’association Des Racines et des Elfes
apparaît rapidement. Elle est d’abord évoquée par plusieurs amis de la
Caborne, mais également sur le Web. Avant de plonger dans les
découvertes, un descriptif de la présentation officielle, à travers un
site et plusieurs sous-domaines et des comptes dans les divers réseaux
sociaux, est là aussi nécessaire. Commencement par
le site global.
D’entrée de jeu, je vois tout de suite que les grands moyens sont là :
un aspect professionnel, coloré, bien mis en place, clair et ordonné
comme il faut.
Une description
de la structure permet d’en savoir plus : « Créée en 2008,
l’association Des Racines et des Elfes met en place des solutions
alternatives, positives, constructives et fortement enracinées dans les
domaines qui touchent de près ou de loin à la sauvegarde et à la
transmission du patrimoine des peuples d’Europe. » Avec la précision : «
E.L.F.E.S. est un acronyme signifiant Européens, Libres, Fiers,
Enracinés, Solidaires. »
Les réalisations sont nombreuses
: sociales avec l’appui de structures soi-disant d’aide aux S.D.F., la
réalisation d’un centre à travers la rénovation de vastes locaux,
environnementales et agricoles avec la mise en place d’un potager,
éducatives par une cellule d’aide aux devoirs, culturelles grâce à des
ateliers théâtre, écriture, et musique, immobilières avec l’installation
sur le site pour « établir une communauté », patrimoniales et
historiques en des visites de monuments et la création d’une
bibliothèque sur ce thème et conviviales par des événements
gastronomiques ou sportifs. Au sein de ces éléments, un malaise
s’installe vite. Des mots et tournures avec des consonances orientées
apparaissant entre les lignes : « les nôtres », « nos compatriotes », «
l’intérêt de notre peuple », « souveraineté », « espace de liberté et de
résistance », et cette phrase « nous mettons en place une réelle
solidarité au service des Français et Européens oubliés souffrant
toujours plus du délitement d’une société dont les dirigeants négligent
les difficultés des nôtres pour mieux s’occuper de celles des autres. »
Tout au long des explications sur le parcours, dans les actions,
les objectifs et le
qui sommes nous, l’association rappelle sans cesse qu’elle est aconfessionnelle et apolitique. Une page sur
des témoignages
unanimement laudatifs, sans l’ombre d’une variation de contrariété,
vantent les qualités, la chaleur humaine, et la bienfaisance de la
structure.
Un forum
est également présent, où de nombreux messages généralement anciens
sont postés. Mais les débats ne sont malheureusement accessibles qu’aux
membres. Une possibilité de
rejoindre la strucure, et une
demande bien rôdée d’aide, financière, matérielle, ou de main d’œuvre, avec
la certitude
de leur bonne utilisation, vient parachever l’exposition de la
structure. À présent, direction les pages annexes, disponibles depuis
une rubrique réalisée à cet effet. La première d’entre elle pointe sur
la « maison des Elfes. » Un sous-domaine entier pour
présenter le local et surtout les travaux. Le détail des
avancées depuis 2009, des
futurs projets, et des possibilités pour que le lecteur puisse venir en aide.
Le calendrier 2013 des Elfes (e-boutique des Elfes).
Un
petit blog
dépeint les activités littéraires des Elfes, où quelques articles y
sont disposés pour présenter des lectures. La page dite « école des
Elfes » n’existe tout simplement plus. Un
espace boutique
permet d’aider l’association par l’achat de calendriers titrés « voyage
au cœur de la France éternelle », et soi-disant confectionnés par les
membres. Un
compte Twitter, presque vide, et
une page « like » Facebook,
ne donnent d’emblée pas plus de contenu. Quelques photographies faisant
état de l’avancée du chantier fin mars montrent encore une activité
vivace. Enfin,
un compte Youtube
affiche l’ajout de nombreuses vidéos. Mais aucune ne traite de
l’association, s’agissant de reportages historiques sur la région, des
personnages, ou des traditions. D’une manière générale donc, même si des
éléments embusqués apparaissent, l’exposition de « des Racines et des
Elfes » est exactement comme la Caborne. Une neutralité apaisante, qui
ne laisse pas l’impression d’une véritable fédération d’extrême-droite.
Sauf que…
Un objectif de base : des projets immobiliers raciaux.
C’est le blog « la Desouchière dégage » qui révèle l’origine de cette énième association, à peine croyable.
Un article détaillé
explique comment et pourquoi la structure a été créée : « Lorsque nous
avons rendu publique la localisation de la Desouchière, Olivier B.
(alias Roark) et ses amis ont découvert notre blog en à peine quarante
huit heures. Sur les commentaires du site Fdesouche, Olivier B., un peu
ébranlé avoue publiquement qu’il aurait préféré rester discret encore un
ou deux ans. Pourquoi après tout ? Le site de la Desouchière est une
propriété privée, les familles qui y sont installées le sont en toute
légalité, chacun invite qui il veut chez soi, même les néo-nazis. Alors
pourquoi des militants voudraient-ils rester discrets et s’interdire
toute propagande ouverte pendant quelques années ? tout simplement parce
que derrière les militants désintéressés, il y a des spéculateurs très,
très motivés. Dans leurs textes, les « Desouchiers » aiment bien se
définir comme une communauté enracinée, soudée par la solidarité
nationaliste, comme des pionniers du Nouveau Monde, prêts à renoncer au
luxe inutile de la vie urbaine pour en revenir à une vie saine et fruste
dans notre dure région morvandelle.
Un village de Gaulois à l’ancienne, où l’on sait se contenter d’une
soupe de légumes faite maison, et d’un cuissot de sanglier rôti à
l’ombre des vieilles pierres, la Desouchière ? C’est très certainement
le décalage évident entre la « noblesse » toute relative des idéaux
affichés par Roark et ses amis, et l’appétit spéculatif présent dès les
prémices du projet La Desouchière, qui explique la première réaction des
Desouchiers à notre initiative : la suppression immédiate du forum
public ouvert en octobre 2008 pour poser les bases du projet.
Heureusement pour l’Histoire du Patriotisme Français, nous en avons
conservé une copie. On y trouvera le détail des ambitions patrimoniales
des Desouchiers : le raisonnement commence sur la baisse des prix
actuels dans le Morvan, et dans nombre de zones rurales, mais aussi la
possibilité que ceux-ci remontent à moyen et long terme. Donc même des
militants fascistes non intéressés par l’investissement quotidien dans
le projet Desouchière le sont immédiatement par l’aspect placement
financier. Roark, leader du projet, propose alors rapidement la création
d’une
Société civile immobilière
(S.C.I.), la possibilité concrète d’acheter des parts du patrimoine
immobilier qui va être acquis dans le Morvan, en toute discrétion : à
l’époque les militants espèrent que leur projet ne sera pas découvert
avant un certain nombre d’années, et pouvoir développer leur activité
immobilière en toute quiétude. Les avantages fiscaux d’une Société
civile immobilière sont multiples, notamment le non assujettissement à
l’impôt sur les sociétés.
Aperçu de la Maison des Elfes (site des Elfes).
Les associés détenteurs de parts sont certes assujettis à l’impôt sur
le revenu pour les dividendes versés, mais justement Roark propose que
ces dividendes soient réinvestis en totalité dans la société pour une
première période, et servent à la rénovation des biens et à de nouveaux
achats. L’intérêt est évident pour des gens qui ont les moyens de
laisser fructifier leur argent, et placer dans la S.C.I., c’est
l’assurance de bénéficier d’un vrai rendement net d’impôts à long terme :
en effet, dès lors qu’on est adhérent à une S.C.I. depuis plus de
quinze ans, les bénéfices et dividendes acquis lors de la revente de
biens sont exonérés d’impôt sur la plus-value immobilière. Si un
particulier vend sa maison cinq ans après l’achat, il n’est pas exonéré.
Mais si c’est une S.C.I. qui vend des biens immobiliers même deux ans
après leur achat, alors, les dividendes versés à chaque associé présent
depuis quinze ans le seront. En bref, les morvandiaux en difficulté
financière qui doivent vendre maintenant la résidence familiale, les
personnes âgées contraintes au même choix pour leur résidence
principale, notamment quand elles doivent faire face au prix d’une vie
en institution médicalisée ou en maison de retraite, payeront un impôt
sur la plus-value en vendant aux spéculateurs de la Desouchière qui ont
les moyens et les astuces juridiques pour acheter à la baisse en temps
de crise. Mais dans quinze ans, les associés de la S.C.I. Desouchière
feront une jolie culbute nette d’impôts en vendant leurs parts, ou en se
séparant des immeubles acquis par la S.C.I.
L’enracinement communautaire a quand même des allures de spoliation
et de rapacité : sur le forum on trouvera aussi d’intéressantes
remarques sur la possibilité et l’intérêt de prendre des biens en
viager, à mettre en lien avec les développements déjà cités dans nos
premiers articles sur la possibilité de prendre rapidement du poids
électoral dans des communes ou beaucoup d’électeurs actuels sont déjà
très âgés… Quand on pense que ce sont ces mêmes Identitaires qui
pleurent des larmes de crocodile sur le soi disant manque de respect des
« étrangers » pour les personnes âgées. Le projet est aussi très
intéressant, sur l’aspect location : en effet l’objectif est bien
d’offrir la possibilité à des militants fascistes moins fortunés des
loyers modérés, s’ils sont prêts à s’investir politiquement dans le
projet, naturellement. Les responsables de la Desouchière envisagent
donc tranquillement d’acheter des maisons, non pas pour les occuper,
mais pour les louer uniquement à des personnes d’extrême droite triées
sur le volet. Ils sont très préoccupés par cette nécessité de contrôler
totalement le projet sur la durée : l’ennui d’une Société Civile
Immobilière, en effet, c’est la possibilité pour les associés de vendre
leurs propres parts, et aussi la question des transmissions par droits
de succession. Le drame éventuel, un associé important qui décède et sa
fille antifasciste qui devient titulaire des parts, par exemple.
L’association en recourt des failles de la S.C.I.
Mais Roark, décidément plutôt doué comme petit spéculateur en herbe a
trouvé la parade : ce sera une association, très restrictive sur les
critères de recrutement qui détiendra la majorité des parts… et donc
toujours le pouvoir de décision au sein de la S.C.I. Pas bête ? Et
l’association n’aura pas que ce rôle là : à la Desouchière, on ne cesse
de cracher sur « l’État Providence », la « culture de l’assistanat »,
les associations politiques subventionnées par « l’argent de nos impôts
», mais en fin de compte, si c’est possible, on ne crachera pas sur une
aide du vilain Système. Beaucoup d’intervenants investis dans le projet
évoquent cette possibilité et la nécessité de créer pour cela une
association avec une apparence « neutre », un objectif adapté aux
demandes éventuelles de financement public, qui met l’accent sur la
sauvegarde du patrimoine, par exemple. Et les fonds récoltés iraient…
dans la S.C.I. Desouchière. Comment ? Notamment par l’achat de parts,
mais aussi par la mise au nom de l’association du gite rural qui fait
partie du projet et sur lequel nous reviendrons dans un prochain
article, un gite réservé aux « amis » là encore. Mais pour éviter
l’aspect trop ouvertement discriminatoire, au lieu d’afficher « interdit
aux basanés et aux gauchos », les militants de la Desouchière comptent
traduire ça par « réservé aux adhérents de l’association. »
La Desouchière, communauté ou bonne affaire ?
C’est à dire à toutes les structures d’extrême-droite notamment qui
auraient besoin d’un lieu de rencontre, et de réunion. Et l’association,
ou les associations, payeront des loyers à la Société civile
immobilière : détentrices de parts dans cette S.C.I., elles pourront
aussi investir des fonds dans les travaux, par exemple… Bref, des
possibilités intéressantes en terme de montage de dossiers de
subventions, qu’il s’agisse de la « sauvegarde du patrimoine » ou du «
développement d’activités touristiques », pour lesquelles les
collectivités territoriales, notamment en Bourgogne, proposent de
nombreux dispositifs. Sur le forum, on évoque aussi la possibilité d’une
association du type « chantiers de jeunesse »… en réalité un terme qui
couvrira l’organisation de camps d’un genre un peu particulier… La
Desouchière est quand même référencée sur
Stormfront,
un site international de rencontres néo-nazies. Quelques mois plus
tard, cela se concrétisera par la création de la structure « Des racines
et des elfes ». Ca sonne mieux que « Des fascistes et des spéculateurs »
effectivement. Domiciliée à Dijon, l’association « Des racines et des
elfes » définit assez vaguement son projet sur son site.
Cela avec des phrases pompeuses et creuses sur la « sauvegarde de
l’environnement », la « fraternité », « l’entraide », les « bonnes
volontés », le « bénévolat », le rejet de « l’individualisme » et le «
matérialisme débridé. » Évidemment pas un mot sur la Société civile
immobilière Desouchière, ça c’est pour le forum privé désormais réservé
aux membres de l’association. Suite à la découverte du projet La
Desouchière, toute allusion publique au projet de Société civile
immobilière a disparu. À la place, sur le blog officiel de La
Desouchière, les militants d’extrême-droite nous font une petite poésie
très émouvante sur l’amour total, charnel et spirituel de l’Europe, de
ses peuples et de ses cultures, et délirent au passage la « race
morvandelle. » Les habitants du Morvan apprécieront comme il se doit :
on « salue » ceux à qui on compte acheter leur maison au plus bas prix
possible, dans une période où la crise du logement frappe comme jamais
en zone rurale, où le surendettement tient de plus en de gens à la
gorge. On « salue » ceux à qui on refusera toute location des biens
achetés pour la réserver à ses amis fascistes, et donc tant pis pour les
jeunes qui galèrent, et ceux sur qui on espère faire du bénéfice avec
des viagers, les personnes âgées obligées de trouver du fric pour se
soigner et pour compenser la perte d’autonomie.
Beaucoup de fascistes nous ont écrit après la création du blog : la
plupart nous accuse de ne pas être solidaires avec notre « propre peuple
» (pour une obscure raison, beaucoup semblent persuadés que nous sommes
du même « peuple », bien que nous n’ayons jamais gardé les cochons
ensemble…). Mais finalement leur « peuple » n’exclut pas seulement ceux
qu’ils qualifient « d’étrangers », « d’envahisseurs », mais absolument
tous ceux qui ne sont pas dans leur logique de haine. Leur peuple, c’est
eux et leurs amis fascistes, point barre. Leur communauté c’est une
entreprise d’investisseurs malins prêts à profiter au maximum des
opportunités offertes par la crise en cours, qui met la plupart des
habitants du Morvan, dans une situation financière et sociale de plus en
plus difficile. Leur amour du « peuple », c’est l’appétit devant toutes
les opportunités d’enrichissement personnel qu’il peut leur apporter.
Seulement, si la « race morvandelle » n’existe pas, il est par contre
scientifiquement démontré qu’on n’est pas plus con et plus crédule dans
la Nièvre qu’ailleurs en France. Espoir déçu pour Roark et ses amis,
dont on se demande quand même quels échecs cuisants les ont amenés à se
« déraciner » de leur région d’origine pour émigrer chez nous… »
La Desouchière bis comme seconde vie.
Repas événementiel à la Desouchière.
À la suite du scandale provoqué par la découverte des intentions
réelles de la Desouchière, les auteurs du projet et bénévoles se font
tous petits. Au point d’en croire à un moment que le bâtiment est
abandonné. Mais c’est sans compter les capacités de rebondir qu’ont les
identitaires. D’autant plus que, au regard des sommes colossales et de
l’envergure de l’investissement, il aurait été une véritable tragédie
que de déguerpir. C’est notamment ce que livre l’organe médiatique du
Bloc identitaire, Novopress.info, dans
l’interview d’un des gestionnaires
en mars 2009 : « La société possède un patrimoine estimé à 620.000
euros, soit 7 logements. Il s’agit de 3 maisons individuelles avec
jardin, de 2 appartements et 2 studios. Nous logeons actuellement 22
personnes. » Alors, plutôt que de subir la vindicte populaire, ils
reprennent les bonnes vieilles méthodes d’autant plus qu’une possibilité
toute faite est déjà là : des Racines et des Elfes.
Le site de la Desouchière est mis définitivement de côté et celui des Elfes épuré. C’est à présent ce dernier qui servira de vitrine au groupe.
Car avant la version actuelle, ce site rapportait absolument tout de
l’association. Avec des archives encore disponibles, on sait que le
mouvement a été créé lors
d’une assemblée générale
les 6 et 7 décembre 2008. D’août à octobre 2009, la parution d’articles
s’interrompt sans explication. Par la suite, une page explique qu’un
certain Alain
réalise de la bière maison et qu’il la vend pour l’association, sous le nom de… bière la Desouchière. Les activités de
l’ancien blog
de des Racines et des Lettres viraient à la propagande identitaire et
xénophobe plein pot. Mais à présent, un énième nouveau visage est
disponible et le projet continue. Les mêmes bâtiments, les mêmes
personnages derrière, et les mêmes volontés d’antan. D’ailleurs le site
actuel de la maison des Elfes ne cache même pas ses liens avec la
Desouchière,
se présentant comme la suite de celle-ci, et dont les legs de généreux donateurs vont
directement à l’adresse initiale
des anciennes tuileries dites « Grands moulins. » Les nombreux blogs
d’extrême-droite qui en parlent n’hésitent pas non plus à évoquer la
Desouchière tout en dirigeant vers la page web de la Maison des Elfes
comme leur site officiel. C’est le cas de «
synthèse nationale » et «
réseau identité » qui reprennent également les mêmes photographies pour illustrer leurs articles.
Mais aussi d’un
forum du Parti de la France,
dont le commentateur explique en 2010 : « Desouchière, des Racines et
des Elfes, projets communautaires en Bourgogne ; Depuis plusieurs mois
maintenant, des gens se réunissent sur le net, puis en région Bourgogne
pour un projet communautaire, tourné vers les nôtres (les blancs) » ;
tout en évoquant les pressions subies par les antifascistes et
illustrant la page avec les vidéos officielles de l’association des
Elfes. Novopress
balance même le morceau, alors que Fdesouche
rapporte les activités d’été en transmettant un communiqué signé… Roark. Ce même personnage dont
le compte Youtube à son nom diffuse la majorité des vidéos des Elfes, et qui est administrateur du forum du site principal. Le petit village de
Mouron-sur-Yonne
a décidemment encore bien du souci à se faire. Les nouvelles récentes
du site ne laissent elles non plus aucun doute, les vidéos,
photographies, et rapports, montrant exactement le même édifice quelques
années plus tard. Les racialistes cachés ne changent absolument pas eux
non plus, même si certains apparaissent et d’autres sont plus en
retrait. On trouve encore Olivier B. alias Roark avec Gil qui coordonne
le chantier et leur petite bande, composée de Jean-Philippe, Cyril,
Laetitia, Michel, Françoise, Roland, Emmanuel, Éric, Olivier, Laurent,
Louis-Victor, Sandy, Renaud, Sylvain, Sylvain D., Angela, Robert,
Chantal, Anthony, Emmanuel, Béatrice, Alain, Olivier V., et notre fameux
Vincent L.
À laquelle s’ajoute occasionnellement les proches de la Caborne :
Mathieu B., Michael G., Terry, Marie, Paul, Marina, Marie-France,
Ludovic, Marie, et Julien. Les recoupages d’archives, de photos, et des
réseaux sociaux, évoqués par la suite, ne trompent pas. Des liens encrés
se sont établis avec diverses structures nationales, sur lesquelles je
reviendrai globalement plus loin. En plus, des calendriers, des posters
et bibelots bas de gammes sont vendus à travers
le compte Algofaé
sur des sites comme Amazon.fr. Mais plus que cela, ce sont les progrès
des travaux qui sont à noter : en plus de la cuisine, de la grande salle
de réception, et de diverses pièces, c’est à présent des dortoirs
modernes qui sont en cours d’achèvement. Les extérieurs sont rénovés, et
des potagers à leur terme. Il reste aujourd’hui beaucoup de travail à
faire à la Desouchière, mais sa croissance est pour le moins
préoccupante. Ses ressources financières, le nombre de ses adhérents, et
l’avancement du projet, en font incontestablement l’une des plates
formes identitaires parmi les plus importantes au niveau national. Un
nouveau combat nécessaire est à mener par et pour les camarades sur
place.
Des liens directs avec la Caborne
Exemple
de deux photographies à la Desouchière : Vincent L. (en haut à droite)
et Michael G. (en bas à gauche) en plein travaux. Archives
antifascistes, 2010.
Au fil de la visite des divers sites et comptes d’abord et
directement auprès des principaux protagonistes de la Caborne ensuite,
les liens entre la Desouchière et la Caborne apparaissent immédiatement
comme s’inscrivant dans la durée et l’étroitesse. De nombreuses archives
photographiques interceptées par les milieux antifascistes rendent
compte que, dès l’origine de la Desouchière, la plupart des identitaires
franc-comtois et bourguignons suivis jusque là y étaient impliqués.
C’est notamment le cas de Michael G. et de Vincent L., dont les clichés
les exposant en action dans les travaux du B.T.P. comme dans les champs
prouvent leur participation dès le début.
On retrouve Michael G. en plein effort sur l’ancienne version du site des Elfes et Vincent L. publie
de nombreux clichés
durant les repas ou avec Roark, avec en commentaire « l’ADREDE
(l’association des Racines et des Elfes), une vraie famille. » C’est
ensuite dans le Cercle Grevelon que l’activité se poursuit. Je rappelle
que le jeune Vincent L. en était le directeur officiel.
Ce mouvement ne cachait absolument pas sa camaraderie complète avec
la Desouchière, exposant même cette union comme un argument. Issu de la
Desouchière, créant une antenne de celle-ci dans la même région, peu de
place au doute quant à des liaisons historiques. Mais avec les troubles
et déconvenues qui se sont produits entre-temps, peut-être que l’esprit
n’est plus le même ? Et bien non, pas du tout. On remarque sur le site
des Racines et des Elfes plusieurs liens en bas de page, dont le premier
d’entre eux n’est autre que la Caborne. Puis, sur Facebook, la
fascination de nombreux amis de la Caborne pour la page des Elfes
interroge. Michael G., Vincent L., et Mathieu B., sont des réguliers de
la page et la font particulièrement vivre avec leurs « likes » et autres
commentaires. D’autres personnes liées sont également remarquées, comme
Marie, Marina, Cyril, Julien, Seb’, Ludovic, et Paul, toutefois leur
intérêt semble moindre. Notons aussi qu’une photo d’Astérix et Obélix
représentant un banquet dans un village Gaulois, était une des
illustrations de base de la Desouchière, et
largement reprise par la petite bande comtoise sur les réseaux sociaux.
Affiche de la Caborne pour la virée bourguignonne (site de la Caborne).
Mais et c’est le plus intéressant, c’est une production du site même
de la Caborne qui met en lumière la fraternité des deux structures. Un
article daté du 29 juillet 2012 appelle à une « virée Bourguignonne »
les 18 et 19 août. Rien d’alarmant en apparence, si ce n’est que cette
date correspond très exactement aux journées amicales organisées par les
Elfes avec une
grande après-midi paëlla.
D’ailleurs le cher Michael G., tout content de ses vacances passées
là-bas, s’exclame à plusieurs reprises sur son compte Facebook à ce
sujet.
Il dit le 17 juillet : « Direction la Desouchière demain les vacances vont commencer vraiment » ;
et le 21 août
: « Super journée dimanche à la Desouchière merci à mes parents d’être
venus faire la paëlla et je dis dommage à ceux qui n’y étaient pas car
vraiment super journée je vous donne rendez vous l’année prochaine à
tous. » Mais celà est peu étonnant, tant Michael est un habitué
des partages via son compte Facebook.
Lorsque des membres fondateurs de la Caborne participent pendant plus
d’un mois aux travaux d’été de la Desouchière et fêtent les grands
événements, il est clair que les structures ne peuvent qu’avoir des
liens fusionnels. Et il faut prendre cette conclusion à sa juste valeur.
Si la distance et le train-train quotidien mettent une barrière parfois
rédhibitoire, les activités à la Desouchière illustrent la vision de
ses gestionnaires et probablement le caractère même de l’association. En
ayant fait ses premières armes politiques sur place, en profitant de
chaque occasion comme les périodes d’été pour s’y rendre et en utilisant
cette entité comme un exemple de réussite à suivre, Vincent L. et
Michael G. aspirent à un projet local structuré ainsi dès le berceau et
avec comme ligne de mire, si ce n’est certainement pas une réédition, au
moins une succursale à peu près potable.
Des branches partout en France.
Ancien logo de Solidarité des Français, plutôt évocateur (Novopress.info).
Plusieurs autres mouvements localisés dans toute la France
apparaissent comme proches des diverses structures évoquées jusqu’ici,
la Desouchière en tête. Un bloggueur à travers son site personnel,
aujourd’hui disparu, a tenu à faire part de son désarroi en voyant la
structure identitaire se tisser : « Un véritable réseau s’est mis en
place pour drainer des fonds en tentant de masquer les véritables enjeux
du projet. Des associations aux noms poétiques ou mystérieux ont vu le
jour. En marge de la Desouchière on trouve donc entre autres, Des
racines et des Elfes basée à Dijon mais aussi le collectif 1639 et le
cercle Vincenot, deux associations loi 1901 montées par un identitaire
franc-comtois originaire d’Ornans, Vincent L. établi maintenant à
Illy-les-Citeaux (21640).
Par exemple sur le site du Cercle Vincenot on peut constater les
activités récentes à la Desouchière à la rubrique rendez-vous. Les
photos du 19 mars sont visibles sur celui de l’association Des racines
et des Elfes. En remontant les liens et en essayant de se faire une idée
de l’avancée des projets du Bloc identitaire, on part bien au delà de
la Desouchière. » Et déjà en 2010, ce rédacteur avait vu très juste car,
sans même fouiller l’ensemble de la sphère du pays, on retrouve de
nombreuses amitiés entre la Desouchière et plusieurs mouvements, juste
en suivant un peu le site des Elfes. Sans parler des simples amis dont
les productions ont déjà été évoquées précédement, avec Synthèse
nationale, le Parti de la France, ou Fdesouche, ce qui se dévoile comme
des relais identitaires est en émergence sur tout le Territoire. Il y a
déjà le cas de l’association «
Solidarité des français
» qui aide les plus démunis dont les S.D.F. à la seule condition d’être
blanc et de consommer du porc. La directrice et son mari ne cachent
d’ailleurs pas que leur action est directement réalisée avec et pour le
Bloc identitaire, ces deux ex-M.N.R.
déclarant dans diverses interviews militer ainsi pour ce parti. Madame dira d’ailleurs au journal d’extrême-droite Minute :
« Nous avons décidé d’aider les nôtres avant les autres. Il suffit
d’observer la rue pour réaliser que la majorité des marginaux qui
dorment dehors sont des Européens, pour la simple raison que les refuges
et les centres d’accueil sont submergés par une misère venue
d’ailleurs, souvent du Maghreb. Il y règne un climat de terreur et de
violence. Nous favorisons notre communauté. » Mais il y a aussi la «
Ligue francilienne
», autre formation groupusculaire de la nébuleuse, ayant fourni de
nombreuses vivres et du matériel aux Elfes. Elle est apparue mi-2012
par la volonté
d’un certain Hugues, fondateur du réseau identité et rassemblant
diverses formations dans toute la France. Bien qu’en collaboration
directe avec le Bloc identitaire sur des plans structurels, tactiques et
souvent idéologiques, la Ligue et son collectif oeuvrent sur une ligne
régionaliste indépendantiste. Plus inquiétant, de véritables antennes
sont nées récemment.
Racines charnelles,
déjà évoquée précédemment, est un repère identitaire au même titre que
la Desouchière. Apparemment située en Rhône-Alpes, ses liens avec nos
amis Bourguinons
semblent forts.
Un article pour promouvoir le Cercle Vincenot, d’autres chaque année
proposant l’achat des fameux calendriers, un pour appeler à l’adhésion,
un lien sur leur blog chez les Elfes, et
des pages sur la Bourgogne qui ne manquent pas non plus, et qui pointent sur le blog le
Réveil de laVivre.
La Ferme du Bout du Monde.
Située en Bourgogne, V.I.V.R.E. est un acronyme qui signifie d’après
ses auteurs : valeur, identité, vérité, résistance, et espoir. Plus rien
depuis fin 2011, mais on peut voir de nombreuses rédactions à tendances
conservatrices et catholiques. Un lien renvoie sur les Elfes, et
plusieurs articles
rendent compte des échanges entretenus avec leurs amis des
Grands-Moulins. Et il y a encore pas mal d’autres organisations, comme
Tour d’Europe ciblant les écoles, la
Ferme du Bout du Monde située en Haute-Loire de type « village gaulois »,
Retour à la Terre
dans l’Allier pour un ré-enracinement et des tas d’autres noms qui
pourraient être mentionnés et tous liés aux Elfes. Les trois abordés ici
n’ont plus d’activité depuis un certain temps. Mais leur existence
témoigne d’une volonté réelle et prépondérante d’intégrer le paysage
français et d’un réseau incroyablement dense de par cette myriade
d’associations. Qui sait combien de Desouchière sont en activité en
France ? Un gros boulot attend les camarades antifascistes des autres
régions.
Pré-répercussions et conclusions.
Affiches (en haut) et lettres (en bas).
Le milieu alternatif et antifasciste en lutte contre l’implantation
et les dérives d’extrême-droite depuis des années, et plus
particulièrement ces derniers mois où une recrudescence des activités
d’extrême-droite est enregistrée à Besançon, a décidé de réagir
immédiatement à l’annonce de la parution de ce dossier. Un tract a été
rapidement rédigé et tiré à près de 600 exemplaires, puis postés dans
les boites aux lettres de Mamirolle la veille de la publication. Il
explique brièvement la situation en interpellant les riverains sur la
réalité de cette situation silencieuse, et renvoie sur le présent site
pour avoir tous les éléments. Quelques affiches explicites ont également
été collées dans les rues du village, avec comme slogans : « pas de
Caborne, ni ici ni ailleurs ! racistes, identitaires, nazis : dégagez ! » ou des plus mesurés « combattons le racisme et le fascisme ! »
La presse locale, prévenue préalablement par mes soins de cette
publication, ne devrait semble t-il pas trop jouer la sourde oreille
cette fois, tant l’ampleur et la prestance du travail fourni sont à mon
sens importantes. D’ailleurs, Radio campus Besançon a d’emblée accepté
de me recevoir à ce sujet la journée même, et d’autres vecteurs
devraient suivre.
Cette enquête arrive (enfin) à son terme. Un gros
dossier apportant de nombreux détails et arguments, mais dont l’étendue
est rendue nécessaire pour démontrer la véracité des faits présentés. Et
le constat est sans appel. Une mouvance radicale d’extrême-droite, les
identitaires, tente de s’infiltrer insidieusement au sein de villages en
intégrant ses secteurs-clés, comme les commerces, les lieux
d’enseignement, le milieu associatif, et l’activité agricole. Avec comme
objectif de s’enraciner profondément, et d’amorcer un contrôle total de
la commune pour enfin se révéler et mettre en place leur vision
politique réelle. Celle d’une haine des musulmans, des juifs, des
étrangers particulièrement maghrébins et subsahariens, des homosexuels,
et des alternatifs. Le cas de la Caborne est en plein dedans. S’il n’est
pas établi de manière formelle que les desseins de cette association
sont de faire main basse sur la Commune de Mamirolle, la question à long
terme se pose forcément. Car en un peu plus d’un an d’activité, les
individus derrière semblent s’enraciner fortement.
Un groupe ayant le soutien d’une large nébuleuse
notamment en Bourgogne, ou l’institution-type de ce genre de structure,
la Desouchière, est érigé en véritable maison-mère. Une constatation
forcément inquiétante. Car s’il est vrai que ces identitaires ne font
pour le moment pas parler d’eux à Mamirolle, qu’adviendra t-il du jour
où ils seront significativement implantés ? Par exemple en Bourgogne, à
Lyon, et à Toulouse, c’est déjà le cas. Bien que minoritaires, ces
adeptes nauséabonds y ont pris leur quartier. Et les effets ne se sont
pas fait attendre. À Dijon, ils n’hésitent pas à perturber en groupe un
conseil municipal en s’y introduisant pour hurler leur combat ; à Lyon,
une horde de militants d’extrême-droite comprenant des néonazis, des
hooligans, et des identitaires,
frappent, saccagent, et agressent les premiers venus
dans le centre historique en plein après-midi ; et à Toulouse, le Bloc
identitaire est mis en cause lorsque l’ensemble de la structure locale à
travers ses membres dont le dirigeant
tabassent cagoulés et armés de battes ceux qu’ils jugent comme gauchistes et immigrés, blessant gravement un jeune chilien le rendant hémiplégique et sourd à vie.
Sans parler du quotidien : nombreuses affiches
xénophobes et autres supports puants, actions coup-de-poing comme la
mise en place de puissants haut-parleurs passant l’appel à la prière au
petit matin pour interpeller les voisins d’une construction de futur
lieu de culte, intimidation et persécution des tenanciers de kebabs et
autres acteurs issus de minorités ethnico-confessionnelles. La liste
pourrait être encore longue, mais les éléments soulignés ici parlent
d’eux-mêmes : le potentiel de dangerosité et de nuisances est loin
d’être faible. Je tiens enfin à préciser que le présent article n’a pas
pour objectif d’attiser la haine envers cette organisation et ses
tenanciers, qui n’attirent bien sur ni compréhension ni sympathie, tout
juste de la pitié. Non, cette rédaction est là pour lever un masque
abject et prévenir du danger qui guette, caché sous des traits
angéliques. Afin que la population, les représentants, les citoyens que
nous sommes, ne se réveillent pas un jour au cri de Sieg Heil dans nos
rues. Prévenir, fédérer, et lutter, dans les règles de l’art, voilà le
seul letmotiv.
;Notes
L’ensemble de cette rédaction a été réalisée à
partir d’éléments objectifs, minutieusement collectés sur Internet
(sites dédiés et réseaux sociaux principalement), dans des archives
antifascistes auprès de structures et camarades, et lors d’enquêtes de
terrain. Ils sont le fruit d’un travail à la fois légal et éthique, sur
des critéres de pertinence, de rigueur, et de vérifiabilité poussés au
maximum. Les informations livrées ici sont jugées comme fiables à 100%,
et les recherches poussées au maximum. Mais une erreur ou un oublie
étant toujours possible, merci de signaler tous problèmes en m’envoyant
un message pour éventuellement faire une rectification. Les données
recueillies, s’inscrivant sur des centaines de pages, n’ont bien sur pas
été totalement retranscrites. Aussi les noms complets ne sont pas
mentionnés, et les visages floutés. Cela pour garder une ligne
éditoriale cohérente et éviter l’encombrement de nombreux détails
futiles, mais aussi ne pas exposer publiquement les moindres faits et
gestes des mis en cause, considérant que même les individus les plus
sordides ont droit à un cadre préservé. Si une quelconque entité en tant
que personne morale, ou personne physique, prétend par ces écrits être
victime d’atteinte à la vie privée ou de diffamation, elle peut m’en
faire part en m’envoyant un courriel uniquement si celui-ci est fondé,
ou comme le droit l’autorise m’attaquer en justice pour ces motifs ou
ceux qu’elle jugera opportun. Toutes menaces, insultes, diffamations,
discriminations, atteintes à la vie privée, ou oppressions, de quelque
nature, degré, ou forme que se soit, direct ou indirect, sur ma
personne, mon support, ou mes proches, fera l’objet d’un dépôt de
plainte.