mardi 13 novembre 2007

TOURS : tract du COLLECTIF DE SOUTIEN AUX DEMANDEURS D'ASILE ET AUX SANSPAPIER POUR LA MANIF DU 14 NOVEMBRE
Le mercredi 14 novembre, les secteurs concernés par les régimes spéciaux de retraite (SNCF, RATP...) se mettent en grève et appellent à unemanifestation. Mais ils ne sont pas seuls à vouloir se manifester, d'autres secteurs les rejoignent, comme La Poste, EDF, GDF.... C'est aussi le mouvement étudiant, né il y a plusieurs semaines, qui s'agrège à cette protestation, ainsi que les mouvements de "sans" tels que ceux défendant la liberté de circulation ou le droit au logement pour tous.
Faisons un vœu, que cette association d'un jour, circonstancielle et symbolique, ne dure pas seulement le temps d'une manifestation sans effet, mais soit l'ébauche d'un mouvement fort de sa diversité, décidé à enrayer l'offensive de précarisation générale, que veut nous faire imposer le pouvoir actuel. Contre l'attaque générale des droits sociaux, Ripostons ensemble! Construisons un front social commun. Seule la lutte paie!
Les sans-papiers sont doublement exploités en vue de l'accentuation des inégalités. C'est, d'une part, une main-d'oeuvre corvéable à merci permettant d'accentuer la pression salariale au sein du marché du travail, renforçant ainsi la précarité. Les sans-papiers sont instrumentalisés, bien malgré eux, par l'Etat, dans le but de durcir nos conditions d'exploitation. Afin de détourner notre attention, ils servent de bouc-émissaire, devenant responsables, selon l'Etat, des dégradations de nos conditions de vie, du dépérissement des systèmes sociaux mis en oeuvre après la Seconde guerre mondiale : Sécurité Sociale, régimes de retraite...
Or, depuis 1974, lorsque le gouvernement de Giscard déclarait vouloir fermer les frontières, la précarisation n'a fait qu'avancer ; les chômeurs ont été de moins en moins rétribués, les mesures restreignant l'action de la Sécurité Sociale ont été en grandissant. Ce ne sont pas les immigrés qui sont la cause des dégradations de nos conditions de vie ; c'est l'exigence des actionnaires à vouloir faire de plus en plus de profits qui est la source principale de la misère, du chômage, de la précarité. Ce n'est pas en expulsant à tours de bras les sans-papiers que nous pourrons vivre dignement ! La répression n'a jamais conduit vers une amélioration de nos conditions de vie. Porter atteinte à la liberté d'une personne, c'est accepter la remise en cause des libertés pour chacun et chacune d'entre nous! Contre les rafles et les diverses pratiques de contrôle de plus en plus nombreuses et décomplexées, réagissons ! Contre la précarisation générale, luttons pour l'égalité des droits et exigeons la régularisation de tous les sans-papiers !
La réquisition des logements vides permettrait de donner un coup de frein à cette spéculation ô combien destructrice. Force est de constater le cynisme du discours libéral. Le marché n'a d'autres finalités que de remplir des poches déjà bien pleines, laissant bien vides les autres! Pendant encore combien de temps accepterons nous que nos vies soient soumises à la seule volonté des actionnaires et autres spéculateurs ?Combien de temps accepteront nous que nos conditions de vie soient soumises aux diktats du CAC 40, des propriétaires cupides, préférant laisser des gens survivre sur les trottoirs au risque que ceux-ci meurent de froid ? Nous refusons la culpabilisation de ceux qui se trouvent confrontés à des difficultés de logement quand les propriétaires sont indirectement mais largement subventionnés par les Allocations Logement dont ils sont en dernière instance les destinataires alors que les loyers sont prohibitifs. Contre la peur de se retrouver à la rue, contre la galère sans nom de la vie sans domicile, contre l'absurdité de "l'urgence durable" de la politique d'hébergement des pauvres, contre la spéculation immobilière faite sur nos toits, luttons pour un vrai droit au logement (pas simplement opposable devant un tribunal), affirmons l'urgence de la réquisition !
L'État contrôle et taille dans le tas des "droits sociaux" pour fournir de la chair à patrons. Cessons d'être dociles! Les attaques s'abattent sur tous les secteurs pour rogner les droits sociaux de l'ensemble du monde du travail, pourtant acquis de dure lutte! Casse du droit du travail, cotisations sociales qui s'évaporent pour en faire cadeau aux patrons ; casse des services publics en vue de leur privatisation sous couvert de rentabilité ; développement des pratiques de contrôle pour soumettre la main d'oeuvre à bon marché... On nous prépare un rejeton des CPE/CNE, le Contrat de Travail Unique, et on cherche àvider les maigres outils judiciaires de sanction des pratiques patronales illégales. Tout doit être pressuré aux normes du dieu Marché et ses patrons. Les conditions d'exploitation de la main-d'oeuvre étrangère, dont la dignité est de plus en plus bafouée, préfigurent celles que devront subir les salariés de nationalité française (comme l'a montré le CPE lorsque la loi légalisait la précarité quasiment sans fin. Le maintien du CNE est de ce point de vue très inquiétant, c'est pourquoi il faut obtenir sa disparition). Pour l'instant, la main d'oeuvre étrangère doit être jetable pour être utilisée comme réserve destinée aux secteurs "en tension"(c'est-à-dire ceux en manque de travailleurs, comme dans le bâtiment,l'agriculture, la confection, la restauration..., cf. la nouvelle liste des métiers prioritaires accessibles aux étrangers) permettant au patronat de maintenir une concurrence des plus défavorable entre salariés.
Quant à l'Université, le gouvernement veut l'organiser en fonction du bassin d'emploi dont elle dépend et non plus être un lieu d'émancipation intellectuelle de l'être humain. Plus encore l'université, où le temps libre et la réflexion disparaît au profit du productivisme scolaire et de l'encadrement, devient un lieu de formatage à l'esprit d'entreprise ; l'université formera une masse de bons salariés, qui par-contre ne trouveront pas plus de travail qu'actuellement puisque, soit ils auront tous les mêmes diplômes, soit ceux-ci ne bénéficieront que d'une reconnaissance limitée liée à leurs commanditaires particuliers (par exemple, à Rennes, un Master surnommé « Carrefour » ne forme que des cadres commerciaux pour cette entreprise, même si elle n'embauche qu'une minorité à l'obtention du diplôme).
Salariés, sachez que vous devez vous montrer dociles et accepter (voireparticiper) le durcissement de votre exploitation salariale ; à défaut vous risquez d'être confrontés au système de contrôle-sanction-criminalisation-répression des statuts précaires, que ce soit par le chômage ou la clandestinité. Le contrôle-répression de la population est déjà assez développé et gagne du terrain (fichages divers des populations, suspensions-sanctions de ressources financières aux individus, collaboration de différentes institutions aux pratiques policières, traçage des individus et leurs comportements à l'aide d'un maillage de nouvelles technologies, culpabilisation par la valeur-travail, criminalisation des "classes dangereuses", ...). La lutte contre l'offensive patronale est celle contre les nouvelles formes d'exploitation générées par le capitalisme.
Notre dignité doit sefonder dans une société portant les valeurs de solidarité et d'égalité sociale.
IMPOSONS ENSEMBLE : la RÉGULARISATION DE TOUS LES SANS-PAPIERS ! DES LOGEMENTS POUR TOUS ET TOUTES ! Le collectif participe aussi au mouvement luttant pour :
l'ABROGATION de la LRU !
l'ARRÊT DE LAPRIVATISATION DES SERVICES PUBLICS !
le LIBRE CHOIX D'UN EMPLOI OU D'UNEFORMATION !
le RETOUR À 37,5 ANNUITÉS POUR TOUS !
le RETRAIT DU CNE ET DES CONTRATS PRÉCAIRES !
le DROIT À UN REVENU POUR TOUS !
l'ARRÊT DES PRATIQUES DE FLICAGES !
No Pasaran !

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